dimanche, 19 mai 2024
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Café L’Impondérable : plongée dans l’histoire franco-algérienne avec Hugues Robert et Tarik Mira

  • Hugues Robert et Tarik Mira ont animé un échange profond et émouvant sur une période cruciale de l’histoire franco-algérienne.
  • Les témoignages de Hugues Robert et Tarik Mira laissent entrevoir l’espoir d’une histoire franco-algérienne apaisée.

Dans l’atmosphère enchanteresse du Café Littéraire l’Impondérable, des pages de l’histoire franco-algérienne ont pris vie lors d’une soirée inoubliable, ce dimanche 5 mai, animée par Hugues Robert et Tarik Mira, les deux invités de l’éminent écrivain et journaliste Youcef Zirem.

Célébrant la 226e édition de ce rendez-vous culturel, cet événement a offert bien plus qu’une simple rencontre littéraire ; il a été une immersion profonde dans les méandres de l’histoire franco-algérienne, notamment celle de la guerre d’Algérie.

Au centre de cette rencontre se sont tenus deux invités d’exception : Hugues Robert et Tarik Mira. Hugues Robert, fils d’un ancien sous-préfet d’Akbou, dans la wilaya de Béjaïa (Algérie) pendant la guerre d’Algérie, et Tarik Mira, fils du colonel Abderrahmane Mira, chef de la Wilaya III historique tombé au champ d’honneur.

Ensemble, ils ont animé un échange profond et émouvant autour du livre «Journal d’un pacificateur : Dans les coulisses de l’Etat français de 1959 à 1962», offrant ainsi un éclairage unique sur cette période cruciale de l’histoire algérienne.

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L’événement s’est déroulé dans l’ambiance chaleureuse et accueillante du Café littéraire L’Impondérable, un lieu emblématique et incontournable de la scène culturelle parisienne.

L’empreinte des récits et des perspectives liés à cette période cruciale de l’histoire franco-algérienne a trouvé une résonance dans la salle, captivant la très nombreuse assistance, composée de journalistes, d’enfants de la région de la vallée de La Soummam, ainsi que des passionnés d’histoire comme l’historienne Raphaëlle Branches, qui ont rempli l’espace de leur enthousiasme et de leur intérêt pour les débats, sous l’éclairage inspiré de l’infatigable Youcef Zirem.

Au cours de la soirée, les participants ont été invités à plonger dans les dédales de l’histoire, explorant les récits personnels et les ramifications historiques de la guerre d’Algérie.

Le débat, imprégné d’émotion et de profondeur, a offert un espace pour la réflexion et le dialogue, permettant aux participants de confronter les complexités de cette période troublée, dans une ambiance apaisée.

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« Je ne pouvais pas garder cette histoire pour moi »

Hugues Robert, éditeur et journaliste, avec une sincérité désarmante, a partagé les défis et les émotions qui ont jalonné son parcours de recherche et de découverte des archives familiales. Il a évoqué sa relation tumultueuse et complexe avec son père, Jean-Marie Robert, sous-préfet d’Akbou en Algérie pendant la Guerre.

Pendant des années, Hugues a nourri des sentiments de colère et d’incompréhension envers son père. Mais, deux mois avant le décès de ce dernier, il a entrepris une démarche de réconciliation et de pardon.

Le livre « Journal d’un pacificateur » est le fruit d’efforts incessants et des recherches minutieuses menées par l’auteur, qui témoigne avec émotion de son héritage familial.

« J’estime que, en dépouillant ces archives, j’ai consulté entre mille et mille cinq cents éléments. Je ne me suis pas contenté de les consulter ; je les ai classés, comparés, découpés, déchiffrés, vérifiés, triés, organisés, jusqu’à comprendre que je ne pouvais pas garder cette histoire pour moi », a-t-il dit.

Il a également déclaré : « Cette histoire que j’ai découverte me dépasse. Elle ne raconte pas seulement que mon père, sans être un héros parfait (…), n’était pas le salaud que je croyais. Ce jugement n’aurait guère intéressé que les miens… et encore ! Non, l’histoire qui m’est apparue et que j’ai tâché de reconstituer sous forme chronologique raconte la vie d’un ex-moine cistercien devenu sous-préfet puis préfet, qui fut un féroce défenseur de l’Administration française et un puissant soutien à l’indépendance de l’Algérie. »

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Puis Tarik Mira, universitaire et ancien député à l’Assemblée nationale algérienne, a également pris la parole. Il a exprimé son émotion à l’évocation de l’assassinat de son père, chef de la Wilaya III historique, et a souligné l’importance d’aborder l’avenir avec enthousiasme entre les deux peuples.

« Un regard plus rationnel sur l’histoire franco-algérienne »

«Pour moi, la relation entre l’Algérie et la France est une histoire d’occasions ratées, comme disait Ferhat Abbass (l’ancien président du GPRA). 132 ans de présence française en Algérie marquent à jamais les deux pays, et nous avons le devoir de porter un regard plus rationnel sur cette histoire», a-t-il plaidé.

Cette soirée mémorable au Café littéraire L’Impondérable s’est conclue sur une note de paix et d’espoir, enrichie par des échanges empreints d’émotion, de profondeur et d’apaisement.

Malgré les tourments passés et la complexité des relations franco-algériennes, une lueur d’optimisme a brillé à travers les témoignages de Hugues Robert et Tarik Mira.

Hugues Robert, à travers son appel poignant à l’apaisement et à la réconciliation, a rappelé l’importance de transcender les différences pour construire un avenir plus juste et éclairé. Son amour indéfectible pour l’Algérie, exprimé avec une sincérité bouleversante, témoigne de son attachement profond à ce pays.

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Cette rencontre a ainsi souligné l’urgence de préserver la mémoire collective, de transcender les blessures du passé pour bâtir un avenir commun basé sur la compréhension, le respect et la paix.

Dans un monde où les divisions persistent, ces moments de dialogue et de partage réaffirment la nécessité de cultiver les liens d’amitié et de fraternité, au-delà des frontières, des différences et des mémoires.

Hamid B.

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