Emmanuel Macron pourrait être contraint d’endosser « l’alliance de toutes les droites » s’il n’y avait pas de majorité absolue à l’Assemblée à l’issue des législatives, car « il en va de son siège » de président, a affirmé jeudi 4 juillet l’Insoumis Jean-Luc Mélenchon.
Si aucune majorité claire ne se dégageait après le deuxième tour dimanche soir, « ce qui se présentera, c’est l’alliance de toutes les droites », a prédit sur TF1 l’Insoumis qui plaide pour que son camp décroche « une majorité absolue ».
Cette alliance, qui serait composée de « macronistes, des LR et le RN« , serait « possible parce qu’ils ont déjà beaucoup voté ensemble à l’Assemblée nationale », a-t-il ajouté, prenant l’exemple de « la loi immigration ».
« Donc ils ont l’habitude de faire des choses ensemble et leur programme est assez voisin », a affirmé M. Mélenchon.
Selon Jean-Luc Mélenchon, Emmanuel Macron « va accepter l’alliance de toutes les droites parce qu’il en va de son siège ». Car « s’il n’y a pas de majorité, la solution pour sortir de l’impasse c’est que lui il s’en aille. Ce qui est d’ailleurs assez normal. C’est lui qui est le responsable », a-t-il fait valoir.
Sans majorité, « il n’est pas vrai que le pays serait ingouvernable. Il ne l’est que si monsieur Macron décide qu’il doit le rester », a insisté M. Mélenchon, évoquant le précédent du président Alexandre Millerand qui a été contraint de démissionner en 1924 après l’avènement du cartel des gauches aux élections législatives.
L’ancien président François Hollande, interrogé sur LCI, est également revenu sur les cas où un président de la République n’a pas voulu « reconnaître le fait majoritaire », citant lui aussi Alexandre Millerand.
« Si nous étions dans ce cas de figure, ça voudrait dire que le président s’oppose au verdict du peuple. Je pense qu’il ne le fera pas. Il respectera parce que c’est la tradition républicaine (…) même si c’était le Rassemblement national, l’extrême droite, qui était majoritaire », a-t-il déclaré.
M. Mélenchon a balayé la possibilité que ses partenaires de gauche puissent s’allier à M. Macron dans une grande coalition qui exclurait LFI.
« Je ne crois pas qu’ils le feront », a-t-il dit, car « personne n’a envie de porter la chasuble du traître toute sa vie ».