vendredi, 17 mai 2024
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Le politique et l’absolu scientifique

« Un véritable capitalisme universitaire et scolaire s’est ainsi développé qui fait de la connaissance un bien marchand, protégé par des droits propriétaires renforcés et régi par une logique de marques et de copyrights. » 1

Revivre le printemps n’est-il qu’un gros fantasme qui hante, de façon aussi singulière qu’obsessionnelle, vu les espérances qui se conjuguent à la biologie, les bourgeois inscrits dans les temps célestes : on nous aurait écoutés si nous avions accompli notre devoir politique et bien compris notre positionnement historique, lesquels sont destinés à nous faire, malgré la difficulté que nous aurons à subir, dans des scènes de communion tantôt et dans des solitudes sans commune mesure tantôt, sortir de ce qui nous a faits éternels enfants, qui résistent à l’éthique, non pas par conviction que l’action politique n’a pas d’impact, mais par démission qui aurait été validée par ce que nous pourrions appeler les opérateurs politiques, que recommande, voire impose, le présent ?

1° Dissocier le politique de l’absolu scientifique : il y a, chez beaucoup de sujets, un comportement de méfiance vis-à-vis du politique qui a été perverti par ceux qui décident d’intégrer la bourgeoisie institutionnelle (officielle).

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Cela s’entend bien, mais la problématique de conditionner le politique à l’absolu scientifique s’avère, comme nous le voyons dans notre espace décolonisé, être la plus répandue ce, en altérant « l’essence » du combat et en ne reconnaissant aucune altérité qui puisse passer par le politique, alors que l’action humaine est censée se politiser avant qu’aucune strate historique ne vienne raser le conflit qui n’a pas été soumis à la dialectique. Les militants devraient avoir un langage commun ; or, il se trouve que des larges mouvements politiques contiennent en eux-mêmes des problèmes de communication et d’approche politiques.

2° Les structures partisanes : dans un parti, il faut qu’il y ait des militants qui maitrisent non seulement le politique, mais l’idéologie officielle avec tout ce que celle-ci recèle en comportements de diversion, de manipulation et de fabrication des discours ambiants.

La diversion crée des scènes de désordre social qui profite aux dominants, qui, se donnent le droit de gérer les espaces publics. Quand le parti devient une loge où les sectaires agissent en maîtres des lieux, le politique devient l’interdit par consentement des masses, converties en foules s’inspirant de la horde originaire.

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3° L’aliénation civile : les meneurs du combat démocratique ne se contentent pas d’éradiquer la dictature, mais de réaliser une mutation dans les modalités de gestion des affaires publiques, en adoptant de nouveaux paradigmes, c’est-à-dire perpétuer les logiques de communion contre les logiques d’agression.

La méfiance des uns vis-à-vis des autres attise toutes sortes de pulsions : la scène étant bien préparée, tous les Etats sont criminels, étant donné qu’ils maintiennent le réflexe sauvage, barbare dans un cadre pseudo-civilisé lequel n’a pas pu garantir aux altérités de divers ordres une existence pacifiée. Il faut démilitariser les Etats, le nationalisme a montré ses limites ; tout comme les polices, qui gèrent les conflits par la répression.

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Actons la démission des sages de leurs fonctions, d’un précieux apport et d’une valeureuse contribution, étant donné le climat de tension et l’espace qui contraignent tous les sujets à agir à ce qui advient dans la cité, sociales, lesquelles sont pourtant attribuées par la conscience collective, du reste, anonyme, vu qu’elle ne songe pas à s’ériger en autorité oppressive, laquelle a, comme il est le cas pour la paternité, des rapports tendus avec les conservateurs, conduisant les masses, précaires mais révolutionnaires, à la maîtrise de leurs destins ; chose que les droites haïssent sans commune mesure : la liberté, dans bien des cas, légalise l’inégalité, dont il est interdit de parler, notamment dans les médias, sous peine d’être accusé d’extrémisme (narcissique).

Madi Abane     

  1. Christian Laval, Francis Vergne, Pierre Clément et Guy Dreux, La nouvelle école capitaliste, Paris, La découverte, 2011, p.148. ↩︎
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