- Le père de famille habitant Hussein Dey (Alger) a tué sa propre fille âgée de 20 ans pendant qu’elle dormait.
C’est une affaire scabreuse qu’a eu à traiter le tribunal de Dar El-Beida mercredi dernier avec cette histoire d’un père de famille de Hussein Dey (Alger) qui a tué sa fille pendant qu’elle dormait.
En effet, le tribunal correctionnel de première instance de Dar El-Beida a prononcé une peine de 15 ans de prison à l’encontre de Z. M., un père de famille (50 ans), accusé d’avoir tué sa fille Z. R. S., âgée de 20 ans, dans son lit au domicile familial à Hussein Dey, à Alger, rapporte le journal arabophone Ennahar.
Les réquisitions du ministère public sont intervenues après une plaidoirie relatant l’odieux crime commis par l’accusé, un père de famille, à l’encontre de sa propre fille. Le procureur général a requis la peine de mort pour le crime de meurtre avec préméditation.
Les faits remontent au 23 février de l’année dernière, lorsque le père de famille Z. M. s’était rendu à la police pour signaler le meurtre de sa fille Z. R. S.
S’étant rendu sur les lieux du crime, les policiers et les enquêteurs découvrent le corps de la victime gisant dans une mare de sang sur son lit et recouverte d’un sac de couchage.
L’enquête préliminaire a révélé que la victime avait été poignardée quatre fois avec une arme blanche au niveau du dos, une fois dans la poitrine et une fois dans le cœur.
Dans le cadre de l’enquête, deux couteaux de taille moyenne avec des manches en bois ont été retrouvés. L’un d’eux avait une lame cassée.
Les détails du crime
L’accusé Z. M. n’a pas nié les faits et a déclaré que c’était lui qui avait tué sa fille vers 07h50 au domicile familiale à Hussein Dey. Il en a eu l’idée la veille.
Après le départ de ses enfants à l’école et la sortie de sa femme, il a pris un couteau dans la cuisine et s’est dirigé directement dans la chambre d’amis où dormait sa fille pour la poignarder dans le dos. Mais le couteau s’est brisé.
La fille s’est réveillée blessée et demande : « Il y a quoi papa ? », « Il y a quoi papa ? ». Il lui répond qu’il n’y a rien et retourne calmement dans la cuisine.
Il a pris un autre couteau et s’est précipité dans la chambre de sa fille pour finir son crime odieux. Il recouvre ensuite la victime d’un sac de couchage de la tête aux pieds et sort de la maison.
Le père a pris alors sa voiture et s’est rendu dans le quartier de Fernane-Hanafi, où il a rencontré sa femme et son jeune fils.
Il les récupère, les dépose chez sa belle-famille et se rend à la police juste après pour avouer son forfait et se constituer prisonnier.
Mais pourquoi le père a-t-il tué sa fille ?
Le père avoue avoir commis un crime d’honneur, en tuant sa fille qui aurait eu de mauvaises fréquentations. Il aurait appris, depuis une semaine, que sa fille avait été agressée sexuellement par le dénommé «A.», il y a de cela 3 ans.
En effet, il y a 3 ans, elle a été agressée par le dénommé «A.» et qu’elle se serait mise à le fréquenter depuis qu’il a déclaré vouloir l’épouser. Mais «l’ancien agresseur» devenu «prétendant» se serait rétracté car il aurait découvert que son «ancienne victime» fréquentait d’autres garçons et qu’elle consommait des substances psychotropes.
L’ancien agresseur est donc venu chez son «ancienne victime» pour en informer les membres de sa famille, leur dire qu’il ne l’épousera pas car elle aurait de mauvaises fréquentations.
C’est ainsi que le père décide de passer à l’acte et tue sa propre fille, qui sera victime pour la deuxième fois. Il reste à savoir si le dénommé «A.», l’ancien agresseur, sera jugé pour son agression sexuelle.
Il faut rappeler que le discours de haine et de violence à l’égard des femmes s’est impunément répandu en Algérie.
Un tiktoker algérien connu sous le nom de « Zako » a même incité au meurtre des femmes, notamment pour des « questions d’honneur » dans un live sur son compte Tiktok, suivi par plus de 350 000 personnes, dont des adolescents.
Le groupe Fémicides Algérie a rappelé en avril dernier que, depuis 2019, au moins 283 femmes ont été tuées en Algérie, la majorité des auteurs sont des maris et des membres de la famille.
Samira B. B.