vendredi, 20 juin 2025
DiasporadzCultureLeo Zelada : une poésie sans frontières, entre héritage et modernité

Leo Zelada : une poésie sans frontières, entre héritage et modernité

Leo Zelada, de son vrai nom Braulio Rubén Tupaj Amaru Grajeda Fuentes, est un poète et écrivain hispano-péruvien né en 1970 à Lima.

Héritier de la dynastie inca par son père et issu d’une famille créole par sa mère, le poète et écrivain Leo Zelada a étudié la philosophie à l’Université nationale majeure de San Marcos avant de s’engager dans une errance initiatique à travers l’Amérique latine. Entre 1983 et 1997, il parcourt les Andes, l’Amazonie, le Darién, les Caraïbes et le Chiapas, avant de rejoindre Los Angeles. Installé à Madrid depuis 2005, il y poursuit son exploration des formes contemporaines de la poésie.

Voyageur et penseur, Zelada est une figure singulière de la poésie hispanophone. Son œuvre, à la croisée des traditions ancestrales et des avant-gardes, s’inscrit dans une quête métaphysique et une esthétique transgressive. Influencé par le postmodernisme, l’underground, le cyberpunk et la littérature fantastique, il intègre également les influences inca et orientales dans une écriture où le poète devient chamane numérique connecté au monde.

Son premier recueil, Delirium Tremens (1998), explore un lyrisme halluciné où la décadence urbaine prend une dimension spirituelle. Avec Journal d’un Cyberpunk (2001), il se fait hacker de l’âme, scrutant la dissolution de l’humain dans l’ère digitale. Opuscule de Nosferatu sur le point de l’aube (2005) développe une esthétique gothique où le poète-vampire incarne l’exil et la marginalité. Dans Le Chemin du Dragon (2008), imprégné de philosophies zen et taoïstes, il opte pour une poésie méditative et épurée, prolongée par Minimal Poética (2010), une œuvre d’aphorismes et de dépouillement.

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Transgression des genres

En 2016, il formalise le concept de « transpoétique », une esthétique fondée sur le mouvement, l’hybridation et la transgression des formes et genres. Cette approche se manifeste pleinement dans Transpoética, publié la même année et traduit en français en 2022. Son recueil La Traversée de l’Innommable, paru en 2024 aux éditions Unicité, marque une étape de maturité où il interroge les failles du langage et du monde.

Romancier également, Zelada publie American Death of Life (2005), une dystopie cyberpunk dénonçant la déshumanisation contemporaine, et El Último Nómada (2019), un récit introspectif mêlant autobiographie et réflexion sur l’identité poétique.

Son œuvre, traduite dans plusieurs langues, lui vaut en 2015 le Prix Poetas de Otros Mundos, décerné par le Fonds Poétique International d’Espagne. Deux documentaires lui sont consacrés : Leo Zelada: Underground Poet (2013) et Leo Zelada : Transpoética (2021), qui mêlent poésie, musique trap, sonorités andines et électronique.

En France, il présente ses textes à la Maison de l’Amérique Latine à Paris et participe à la Marche de la Poésie, où sa voix puissante et singulière ne passe pas inaperçue. Poète-nomade, Zelada établit des passerelles entre l’héritage andin, les avant-gardes européennes et les formes poétiques émergentes. Son écriture, entre mysticisme et modernité, s’inscrit dans la lignée de Bolaño, Ginsberg et Pessoa, affirmant la poésie comme acte de résistance et de transfiguration à l’ère numérique.

Brahim Saci

Facebook : www.facebook.com/leo.zelada.9

Instagram : www.instagram.com/leozeladapoeta/

www.leozeladabrauliograjeda.blogspot.com

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