Le journaliste algérien et entrepreneur Mehdi Ghezzar, chroniqueur et éditorialiste de la chaîne internationale AL24 News, a été interpellé mardi 9 décembre, à Paris par la police française, près de son domicile, rapporte ce mercredi l’APS.
Interpellé à Paris, le journaliste algérien et entrepreneur Mehdi Ghezzar a indiqué à l’APS qu’il avait été remis en liberté quelques heures plus tard. Il n’a toutefois pas donné de détails sur le déroulement de son audition.
Selon l’APS, les forces de l’ordre lui ont indiqué qu’il figurait au fichier « S » ainsi qu’au fichier des personnes recherchées. Ces dispositifs sont utilisés par les autorités pour signaler des individus considérés comme pouvant représenter une menace pour la sécurité publique.
Le journaliste algérien Mehdi Ghezzar affirme avoir constaté, depuis plusieurs mois, «être systématiquement retenu» lors de ses passages (entrées et sorties) dans les aéroports parisiens. «Sans aucune raison, c’est de l’intimidation», déplore-t-il.
Selon Le Point, le journaliste algérien et entrepreneur Mehdi Ghezzar est le « fils d’un diplomate algérien, âgé de 40 ans, propriétaire de restaurants, d’un garage et de biens immobiliers dans des quartiers huppés de Paris ».
Il a été aussi directeur de la campagne électorale du candidat Abdelmadjid Tebboune en France pour l’élection présidentielle de septembre 2024.
Mehdi Ghezzar carté des « Grandes gueules » sur RMC
Mehdi Ghezzar avait été écarté de l’antenne de la radio RMC où il comptait parmi les voix les plus écoutées de l’émission les «Grandes Gueules» en août 2024. Son franc-parler sur Gaza tranchait avec la ligne éditoriale dominante d’une partie des médias français.
Mais son éviction de RMC est directement liée à ses critiques virulentes contre le Maroc, et non « à la suite de ses prises de positions sur le génocide à Gaza« , comme le rapporte l’APS.
La décision est intervenue après qu’il a qualifié le Maroc d’« État voyou » lors d’une intervention sur la chaîne algérienne AL24 News, en pleine période de tensions diplomatiques autour du Sahara occidental.
Il a également affirmé qu’un décret royal interdisait aux Marocains de manifester leur solidarité avec Gaza, ce que la presse marocaine a qualifié de « mensonge flagrant ». Plusieurs personnalités françaises, dont Éric Ciotti, ont condamné ses déclarations.
Ses propos ont été jugés « inacceptables » par la direction de RMC, qui a décidé de mettre fin à sa participation à l’émission.
Face à la polémique, Ghezzar a finalement présenté ses excuses au peuple marocain, reconnaissant que ses propos avaient pu heurter et affirmant qu’il n’avait pas eu l’intention d’attaquer directement les Marocains.
“En aucun cas, je n’ai attaqué les hommes et les femmes qui composent le royaume du Maroc”, avait déclaré Ghezzar.
Voix médiatiques discordantes
L’APS note que « malgré le départ de Retailleau, rien n’a changé : ses méthodes sont bien enracinées au sein des institutions de la République française ».
Si Mehdi Ghezzar a été rapidement relâché, son inscription au fichier « S » et les contrôles répétés dont il dit faire l’objet posent la question du traitement réservé aux voix médiatiques jugées controversées.
Reste à savoir si cette interpellation marque un épisode isolé ou le début d’une surveillance durable, dans un contexte où les relations franco‑algériennes demeurent sensibles.
Saïd A./APS


