jeudi, 5 décembre 2024
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Ingérences du Maroc en Belgique : la justice ouvre une enquête

  • La justice belge a ouvert une enquête sur de possibles ingérences du Maroc en Belgique.
  • La Belgique a adopté début avril un nouvel article du Code pénal criminalisant «les ingérences étrangères dans un processus démocratique»..

Le Maroc revient au devant de la scène européenne avec un nouveau scandale en Belgique où il est accusé d’ingérences par la justice qui a ouvert une enquête.

Éclaboussé par le scandale d’espionnage de dirigeants maghrébins et européens, notamment du président français Emmanuel Macron, avec l’affaire dite «Pegasus», le Maroc est de nouveau dans la ligne de mire de la justice belge qui enquête sur de possibles ingérences du Makhzen en Belgique.

En effet, le parquet de Bruxelles a ouvert une information judiciaire relative à de possibles ingérences du Maroc en Belgique, ont rapporté vendredi 10 mai le quotidien belge Le Soir et la RTBF.

Tout a commencé par un procès verbal de l’Office central pour la répression de la corruption (OCRC) rédigé fin décembre 2023. Ce document fait état d’influences, voire d’ingérences et de faits potentiels de corruption publique du Maroc en Belgique, rapporte RTBF.

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Le PV reprend les révélations du Magazine Investigation de RTBF qui pointe du doigt «l’influence hyperactive» du Maroc en Belgique. La «diplomatie chérifienne» avait réussi à enrôler dans ses «activités» deux élus belges, un au niveau fédéral et l’autre à Bruxelles.

L’enquête du Magazine Investigation faisait le point sur la corruption déployée par le Qatar et le Maroc auprès de l’Union européenne et se posait la question de savoir le degré d’influence du royaume sur les parlements belges.

Ce PV de l’Office belge de répression de la corruption a fait «un aller-retour entre le parquet de Bruxelles et le parquet général» et «une enquête à l’information a été ouverte par le parquet de Bruxelles à la fin mars 2024″, a confirmé le ministère public à la rédaction de RTBF.

Selon RTBF, le parquet de Bruxelles s’est refusé à tout autre commentaire à ce stade et ne souhaite «pas préciser pour quel(s) chef(s) l’information était ouverte».

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«Ingérences étrangères dans un processus démocratique»

Il faut noter que la Belgique a adopté début avril un nouvel article du Code pénal criminalisant «les ingérences étrangères dans un processus démocratique».

Le parquet fédéral s’en est déjà servi dans son enquête sur le «Russiagate» au Parlement européen, impliquant des assistants et des eurodéputés d’extrême droite «soupçonnés d’avoir porté le narratif russe au cœur des institutions européennes», contre «des sommes d’argent» pour certains, note RTBF.

Les journalistes belges soulignent que «dans cette nouvelle enquête portant cette fois sur les activités troubles du Maroc en Belgique, il y a fort à parier que l’information a été ouverte sur la base d’éventuels leviers utilisés par les Etats étrangers pour influencer notre démocratie».

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Enfin, pour mobiliser des élus belges de ce niveau de responsabilité et les actionner au service du Royaume marocain, c’est qu’il a fallu mettre des «moyens» autrement plus convaincants et persuasifs. Corruption ? Chantage ? Seule la justice pourra répondre à ces questions.

Saïd Aklid

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