lundi, 20 mai 2024
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France : hausse de 32% des crimes et délits « à caractère raciste » en 2023

Les crimes et délits à caractère raciste, xénophobe ou antireligieux ont augmenté de 32% en 2023 par rapport à 2022 en France, selon un rapport du service statistique du ministère de l’Intérieur (SSMSI) dévoilé ce mercredi 20 mars.

En 2023, le nombre de crimes et délits « à caractère raciste » enregistrés par la police et la gendarmerie nationales en France a très fortement augmenté (+32%), essentiellement au cours du dernier trimestre, indique le rapport.

« Les provocations, injures et diffamations constituent la grande majorité de ces infractions (61% des crimes et délits et la quasi-totalité des contraventions) », précise-t-il encore.

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Au total en 2023, la police et la gendarmerie nationales ont enregistré « près de 15 000 infractions commises en raison de l’ethnie, de la nation, d’une prétendue race ou de la religion sur l’ensemble du territoire français, dont 8 500 crimes ou délits », note le SSMSI, avec « une nette accélération en fin d’année », marquée par un bond des actes antisémites liés à la guerre d’Israël contre Gaza.

Dominique Sopo, président de SOS Racisme, estime ce mercredi 20 mars sur franceinfo que la hausse du nombre de crimes et délits racistes, xénophobes ou antireligieux en 2023 est sous-estimée.

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« Des enquêtes de victimation montrent un nombre bien plus important de victimes, assure-t-il, dans la mesure où une partie des personnes touchées par ces faits ne portent pas plainte et dans la mesure où une partie des personnes victimes de ces faits ne le savent même pas forcément. »

Des chiffres sous-estimés

Des chiffres sous-estimés par rapport à la réalité, selon SOS Racisme puisqu’une partie des victimes ne portent pas plainte comme l’explique Dominique Sopo : « Ce n’est jamais évident de se sentir autorisé à aller porter plainte surtout quand vous êtes loin des institutions ou issus d’un milieu populaire. »

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Il ajoute : « C’est compliqué d’aller dans un commissariat, de se référer aux institutions surtout lorsqu’une partie de ces institutions peut apparaître – à tort ou à raison – complaisante avec le racisme. »

Pour le président de SOS Racisme, la responsabilité de cette hausse est partagée : « Il y a évidemment la question de la régulation des réseaux sociaux qui peuvent être une caisse de résonnance assez extraordinaire par rapport à la circulation de faits racistes. Les politiques aussi ont une responsabilité puisqu’ils ont eux-mêmes versé dans la parole raciste ces derniers mois autour de faits d’actualité. »

Pour rappel, le Collectif contre l’islamophobie en Europe (CCIE) a recueilli, pour l’année 2023, « 828 signalements de faits islamophobes », dans le Rapport annuel.

Ce qui représente une augmentation de 57% par rapport à l’année 2022 où l’on a comptabilisé 527 signalements. Ces chiffres concernent exclusivement les signalements de faits qui ont été effectivement établis comme relevant de l’islamophobie par le service juridique du CCIE.

Samira B. B./franceinfo

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