Paris s’éveille ! Un dimanche pas comme les autres. La capitale française s’est embrasée de fierté et d’allégresse.
Moins de 24 heures après le triomphe éclatant du Paris Saint-Germain en finale de Ligue des champions (5-0 face à l’Inter Milan), c’est tout un peuple qui s’est rassemblé pour fêter ses champions.
Dès les premières lueurs du matin, les abords des Champs-Élysées ont été pris d’assaut par des dizaines de milliers de supporters. Aux couleurs rouge et bleu, munis de drapeaux, de maillots et de fumigènes, ils ont envahi la plus belle avenue du monde pour accueillir ceux qui ont offert à Paris sa première étoile européenne.
Vers 17 heures, sous un ciel clément, le bus impérial découvrable transportant les joueurs, le staff et les dirigeants du PSG s’élance depuis la place de l’Étoile, salué par une clameur assourdissante.
Les chants « Ici, c’est Paris ! », « We Are the Champions », ainsi que l’incontournable hymne officieux du club – « Paris SG, tous ensemble on chantera… » – résonnent à l’unisson, portés par les foules massées sur les trottoirs.
Une communion populaire rare
Dans une ambiance digne des plus grandes soirées, rappelant les fabuleuses épopées des Bleus en 1998, 2000 ou 2018, les supporters parisiens — une marée humaine estimée à 110 000 âmes — célèbrent avec ferveur et émotion une victoire attendue depuis plus de trois décennies.
Des générations entremêlées chantent, s’étreignent. Sur les épaules de leurs parents, les enfants hurlent les noms de Doué, Hakimi, Dembélé, Zaïre-Emery, tandis que les anciens évoquent les années d’attente, les espoirs brisés, les soirs où Paris tremblait encore aux portes de la gloire.
Le cortège marque une halte devant l’Arc de Triomphe, sous un tonnerre d’ovation. Tout un symbole pour le capitaine Marquinhos et le reste de l’équipe : c’est le chemin qu’on arpente à chaque triomphe ou exploit de champions. Les derniers à y avoir célébré leur leur exploit furent les athlètes des Jeux olympiques de Paris 2024.
La fête reprend de plus belle .L’équipe est ensuite reçue à l’Élysée par le président Emmanuel Macron, qui salue la « victoire d’un collectif, d’un projet, d’un club qui a crû en ses rêves ».
Le moment devient encore plus exceptionnel lorsque le PSG retrouve le cercle des fidèles au Parc des Princes, dans une fan zone réservée aux 40 000 abonnés du club. Un instant d’intimité et de partage intense, entre champions et inconditionnels, pour clore cette journée inoubliable.
Un rendez-vous avec l’Histoire, dans la liesse… et le drame
Cette parade restera dans les annales. Elle incarne bien plus qu’une victoire sportive : c’est le réveil d’un club désormais invité à la table des grands, qui a franchi un cap décisif pour intégrer le cercle très fermé des champions d’Europe. C’est aussi la célébration d’une unité retrouvée, la preuve éclatante que Paris peut enfin régner sur l’Europe avec fierté.
La nuit est retombée sur la capitale, mais les cris de joie, les chants et les images de cette parade historique continueront de résonner longtemps dans les mémoires.
Le seul point noir de ces célébrations reste la nuit de violences qui a entaché cette liesse populaire. Deux jeunes ont perdu la vie dans des circonstances tragiques, tandis qu’un policier a été grièvement blessé par un tir de feu d’artifice. Au total, 570 interpellations ont été recensées en deux jours, dont 491 à Paris, avec plus de 200 placements en garde à vue selon le préfet de police, Laurent Nuñez. Des véhicules ont été incendiés, plusieurs commerces vandalisés ou pillés, et des agressions ont également été signalées
Malgré le dispositif sécuritaire déployé, certains groupes organisés ou individus opportunistes – qualifiés de « barbares » par le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau – ont délibérément cherché à jouer les troubles-fête. Des actes qui, au-delà des dégâts matériels, ont endeuillé des familles et terni une soirée censée être uniquement celle du bonheur collectif.
Hamid Banoune