À Munich, le PSG a pulvérisé l’Inter Milan (5-0) et décroché sa première Ligue des champions. Un sacre attendu depuis des décennies, conquis avec l’art et la manière. Une nuit qui entre à jamais dans la légende du club de la capitale.
Il aura fallu 32 ans pour faire taire les fantômes, dépasser la frustration des épopées avortées et enfin écrire la plus belle page de l’histoire du Paris Saint-Germain (PSG) aux dépens de l’Inter Milan.
Ce samedi soir, à l’Allianz Arena de Munich, le club de la capitale a conquis sa première étoile européenne, à l’occasion de la toute première finale du nouveau format de la compétition, en infligeant à l’Inter Milan une démonstration éclatante (5-0), soit la plus large victoire jamais enregistrée en finale de Ligue des champions depuis sa création en 1956. Un triomphe total, implacable, historique.
Une finale PSG – Inter Milan à sens unique
Dès les premiers instants de cette bataille historique munichoise, les Parisiens ont imposé leur tempo. L’Inter, étouffée, recule. Et à la 12e minute, c’est l’ancien Nerazzurro Achraf Hakimi qui vient crucifier Sommer, à la conclusion d’un mouvement collectif limpide.
Derrière, le rouleau compresseur s’emballe : l’étoile montante Désiré Doué, surnommé « Sur Doué » tant il illumine chaque ballon qu’il touche, signe un doublé étincelant (20e, 63e). Le virevoltant et infatigable Kvaratskhelia, lui, s’offre un bijou en contre (73e), tandis que le jeune prodige Mayulu, entré à la 84e minute, parachève le chef-d’œuvre (87e).
Le PSG aura tout dominé : la possession, les occasions, l’intensité, les duels.
23 tirs à 8, 8 cadrés contre 2. L’Inter n’aura existé qu’à travers quelques bribes d’orgueil, vite éteintes par un collectif parisien éblouissant, mû par une volonté implacable de marquer l’histoire.
Luis Enrique, l’architecte du sacre
Dans l’histoire de ce sacre, Luis Enrique occupe une place à part. L’entraîneur espagnol, déjà couronné avec le FC Barcelone en 2015, devient double vainqueur de la Ligue des champions, mais à Paris, son œuvre dépasse les chiffres.
Plus encore que les titres, c’est sa philosophie de jeu qui aura métamorphosé le club. Fini les solistes, place à un orchestre collectif. À Paris, la star, c’est l’équipe. Pressing, maîtrise, altruisme : les Princes du Parc sont devenus rois d’Europe, ensemble.
Avec un Marquinhos impérial, un Donnarumma serein, un Hakimi tranchant, un Dembélé créateur, et une jeunesse flamboyante – Doué, Mayulu, Zaïre-Emery – c’est toute une génération qui s’élève au firmament.
Et comme pour rappeler que ce PSG-là est aussi une famille, les supporters parisiens ont déployé, après la victoire, un tifo sublime en hommage à Xana, la fille de Luis Enrique, disparue en 2019.
Un geste bouleversant, symbole d’une solidarité rare envers leur entraîneur, qui donne à ce sacre une résonance encore plus humaine, plus intime, plus belle.
L’Europe conquise… et charmée, Paris en liesse
Au coup de sifflet final, la pelouse de Munich s’est muée en théâtre d’émotions. Larmes, cris, étreintes, explosion : la délivrance était totale. À Paris, la joie a débordé. Des Champs-Élysées à Saint-Germain-des-Prés, la Ville Lumière a veillé toute la nuit, plongée dans une ivresse de bonheur.
Le Parc des Princes, transformé en fan zone géante, a vibré au rythme des chants, des fumigènes, et des drapeaux rouge et bleu. Les supporters, enfin récompensés d’une attente longue, parfois cruelle, ont célébré ce moment avec la ferveur des grands soirs.
Mais ce sacre dépasse le seul cadre du football. Il efface les traumatismes d’un passé douloureux — 2000, 2017, 2020 —, referme les blessures d’un club souvent moqué, souvent déçu, mais jamais résigné. Il redonne à Paris la place qu’elle n’avait jamais eue sur la scène européenne, malgré tous les rêves. Cette nuit, les rêves sont devenus réalité.
Une étoile, une manita, mille symboles
Jamais une équipe n’avait infligé une manita en finale de Ligue des champions. Ce PSG entre dans l’histoire avec fracas. Il devient la deuxième équipe française sacrée, 32 ans après l’Olympique de Marseille.
Et comment ne pas voir dans ce sacre un clin d’œil du destin ? En 1993, l’OM battait l’AC Milan à Munich, dans ce même pays, pour offrir à la France sa première étoile européenne. En 2025, c’est le PSG qui, à son tour, triomphe d’un géant milanais — l’Inter — au même sommet, dans le même pays, et avec la même quête fondatrice. Deux clubs français, deux étoiles, deux finales mythiques, deux victoires contre Milan, à 32 ans d’écart, mais une même ligne d’arrivée historique.
Mais cette fois, l’étoile brille différemment : elle est le fruit d’un projet collectif, d’une identité de jeu affirmée, d’une résilience admirable.
Le PSG tient sa bonne étoile.
Et désormais, l’Europe a un nouveau roi. Il est parisien.
Hamid Banoune
Le résumé du match :
PSG – Inter Milan : 5-0
Buts : Hakimi (12e), Doué (20e, 63e), Kvaratskhelia (73e), Mayulu (87e)
Stade : Allianz Arena, Munich
Spectateurs : 75 000
Homme du match : Désiré Doué
Possession : PSG 59,3 % – Inter 40,7 %
Tirs cadrés : PSG 8 – Inter 2