mardi, 13 mai 2025
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Demi-finale retour de LDC, Inter Milan – FC Barcelone (4-3 a.p.) : San Siro, une nuit pour l’éternité

Il y a des soirs où le football dépasse son propre cadre. Ce mardi 6 mai, à Giuseppe Meazza, l’Inter Milan et le FC Barcelone ont offert un spectacle stratosphérique (4-3, a.p.), au bout d’un match où l’héroïsme a côtoyé la folie.

Le réalisme italien n’a pas suffi : il a fallu du cœur, des jambes et une foi intacte pour renverser une équipe catalane venue avec la certitude de sa supériorité technique. Mais la Champions League, cette vieille dame capricieuse, ne se laisse pas séduire par les certitudes. Elle récompense les âmes guerrières. Celles qui refusent de mourir.

Ce 6 mai 2025, San Siro était un théâtre antique, un Etna en éruption, une cathédrale noire et bleue où l’Europe du football a retenu son souffle.

La foudre des Nerazzurri et la résurrection des Catalans

Le mythique antre italien, San Siro, bondé jusqu’à l’âme, vibrait dès les premières notes de l’hymne. Et les joueurs de Simone Inzaghi, comme possédés, démarrèrent la rencontre pied au plancher. À la 21e minute, Lautaro Martinez, capitaine d’un soir, exorcisa les doutes et fit chavirer la Curva Nord d’un plat du pied assassin (1-0). Quelques instants avant la pause, Calhanoglu doublait la mise sur penalty (2-0, 45e+1). Milan fonçait vers Munich. Le Barça semblait au bord du précipice.

Mais les jeunes loups catalans avaient du cœur. Et du talent. À la 54e minute, Eric Garcia ralluma l’étincelle d’une reprise splendide (2-1). Lamine Yamal, joyau brut de 17 ans, un extraterrestre, véritable cauchemar pour les défenseurs transalpins, sema le feu dans les couloirs. À la 60e, Dani Olmo égalisa, et Montjuïc n’était plus qu’un souvenir (2-2). Puis, Raphinha surgit en fin de match pour crucifier les Lombards (2-3, 87e). L’Inter vacillait. Les rêves milanais s’effondraient. Mais dans un dernier souffle, Acerbi égalisa au bout du temps additionnel (3-3, 90e+3). Une prolongation, comme une offrande pour les dieux du football.

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Frattesi, le héros tombé du banc et Sommer, l’indestructible

L’heure du jugement. Les corps étaient à bout, les esprits tendus. Les deux mastodontes se jaugeaient encore, dans une guerre de nerfs où chaque erreur pouvait être fatale. La bataille tactique entre les deux entraîneurs atteignit son paroxysme, chacun épuisant ses dernières cartes. Et c’est Davide Frattesi, joker de luxe, qui planta le but de la délivrance à la 99e minute, au terme d’un enchaînement divin (4-3). Le coup de grâce. Le Barça, vidé, brisé, ne s’en releva plus.

Dans la tempête catalane, un homme en forteresse : Yann Sommer. Le portier suisse, 37 ans, multiplia les parades — sept au total — pour repousser l’inéluctable, notamment face aux tentatives nettes et successives du prodige Lamine Yamal. Dernier rempart d’une citadelle assiégée, il fut le gardien de ce rêve milanais, le mur infranchissable d’une nuit historique.

L’Inter file vers Munich, à l’italienne

À l’italienne, avec ruse et réalisme, l’Inter n’a pas conquis cette victoire en un éclair, mais en maîtresse stratège. Et pourtant, au coup de sifflet final, c’est bien un parfum de «Veni, vidi, vici » qui flottait sur San Siro. Le romantisme catalan se fracassa sur le roc lombard. Simone Inzaghi, souvent critiqué pour sa prudence, a cette fois mené ses hommes avec audace. Ses changements furent justes, son discours a dû porter. Le football italien, si souvent raillé, a rappelé à l’Europe que l’intelligence de jeu, l’endurance et la solidarité peuvent encore terrasser le génie. Le football est si magique… et si cruel.

Le 31 mai, l’Inter Milan disputera la finale de la Ligue des champions, la septième de son histoire, en quête d’une quatrième étoile européenne à inscrire à son palmarès. Les tifosi rêvent les yeux grands ouverts. Son adversaire ? Le vainqueur du duel entre le PSG et Arsenal, ce soir au Parc des Princes. Mais peu importe l’issue : cette demi-finale face au Barça a déjà marqué l’histoire. Un sommet de ferveur. Une symphonie tragique et sublime. Une légende !

Hamid Banoune

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