Les demi-finales de la Ligue des nations ont livré un spectacle d’une grande intensité. À Munich, le Portugal a renversé l’Allemagne chez elle (2-1), avant que la France et l’Espagne ne s’affrontent dans un feu d’artifice offensif à Stuttgart (5-4 pour la Roja).
Deux matchs aux scénarios diamétralement opposés mais un même constat : ce Final Four a tenu toutes ses promesses. La finale de la Ligue des nations opposera donc l’Espagne au Portugal, ce dimanche 8 juin, pour un sommet 100 % ibérique.
Ronaldo et Conceição, les sauveurs de la Seleção
Mené sur sa pelouse de l’Allianz Arena après l’ouverture du score de Florian Wirtz (48e), l’Allemagne croyait tenir sa qualification. Mais le Portugal a su faire preuve de caractère. Et de talent.
L’entrée en jeu de Francisco Conceição a tout changé. Le jeune ailier du FC Porto, fils de l’ancien international Sergio, a d’abord égalisé d’une frappe enroulée somptueuse (63e), avant de faire basculer la rencontre par son activité incessante.
Puis est venu le moment de Cristiano Ronaldo. Servi sur un centre parfait de Nuno Mendes, le quintuple Ballon d’Or a surgit au point de penalty pour inscrire le but de la qualification (68e). À 39 ans, Ronaldo signe son 137e but en sélection, offrant à son pays une deuxième finale de Ligue des nations après le sacre de 2019.
La Mannschaft, malgré un bon début de match et plusieurs occasions franches (Gnabry a trouvé le poteau à la 82e), n’a jamais su reprendre le dessus. Julian Nagelsmann et ses hommes tenteront de se consoler avec la troisième place face à la France.
Festival offensif de la Roja, désillusion tricolore
Un score digne des grandes heures de la Coupe du monde 1954. Neuf buts, des renversements de situation, des éclairs de génie et des errements défensifs : cette demi-finale entre la France et l’Espagne a offert un spectacle inoubliable.
Portée par un Lamine Yamal étincelant – auteur d’un doublé, dont un penalty –, la Roja a rapidement pris le large. Nico Williams (22e), Merino (25e), Yamal (54e, 67e) et Pedri (55e) ont successivement puni une défense française dépassée dans l’impact, désorganisée dans l’axe, et orpheline de ses cadres. Lenglet, Kalulu et Rabiot, alignés ensemble pour la première fois, ont souffert face à la vivacité espagnole. La domination ibérique, étourdissante, s’est appuyée sur une maîtrise technique et un jeu fluide.
Mais les Bleus n’ont pas abdiqué. Mbappé a lancé la révolte sur penalty (59e), avant que Rayan Cherki, pour sa première sélection, ne signe une entrée en scène fracassante : un but somptueux (79e), un centre à l’origine d’un csc de Vivian (84e), puis une passe décisive pour Kolo Muani (90+4e).
Le sursaut français a fait vibrer Stuttgart, mais s’est révélé trop tardif. Une remontada avortée, frustrante, mais qui aura révélé le potentiel offensif de cette jeune génération. L’Espagne, elle, conserve son rêve de doublé après son titre acquis en 2023, et retrouvera le Portugal ce dimanche en finale.
Finale de la ligue des nations : un duel de générations
La finale de dimanche s’annonce comme une bataille d’écoles et de générations. Le Portugal de Ronaldo, Fernandes et Mendes défiera l’Espagne de Yamal, Pedri, Nico Williams : le classicisme d’un football structuré contre la fraîcheur d’une génération dorée.
À surveiller aussi, la forme de Rayan Cherki côté français. Malgré la défaite, sa prestation a marqué les esprits. L’équipe de France affrontera l’Allemagne dimanche après-midi pour la troisième place, avec le besoin urgent de retrouver des certitudes défensives avant les éliminatoires du Mondial 2026.
Hamid Banoune
Programme de la dernière journée – Dimanche 8 juin
- 15h00 : France – Allemagne (match pour la 3e place)
- 21h00 : Espagne – Portugal (finale – Allianz Arena, Munich)
