Reski, de son vrai nom Rezki Rekaï, est un poète, nouvelliste et essayiste algérien d’expression française, originaire de Kabylie.
Rezki Rekaï (Reski) évolue dès son plus jeune âge dans un univers où l’oralité, la mémoire collective et les traditions villageoises kabyles façonnent sa sensibilité. Marqué par la richesse des cultures amazighe et francophone, son écriture est nourrie d’un double héritage qui lui confère une voix singulière et profondément enracinée.
C’est très jeune qu’il se lance dans l’écriture, mû par une nécessité intérieure, celle de traduire les injustices, la beauté du monde et les émotions humaines en mots. Pour lui, écrire n’est pas seulement un geste esthétique, mais un acte de témoignage, de résistance et d’émancipation. La littérature devient un espace de lutte contre l’oubli, un moyen de préserver ce qui tend à disparaître dans le tumulte contemporain.
Reski publie principalement via la plateforme TheBookEdition, dans une démarche d’indépendance. Il est l’auteur de plusieurs recueils de poésie (Des mots Une beauté Un sens, Des mots en quête de sens), d’un recueil de nouvelles (La rose des ténèbres) et d’un essai engagé (Éviter au monde un lendemain qui déchante). Ces textes abordent des thèmes universels, la vérité, la solitude, l’identité, tout en interrogeant les dérives de nos sociétés modernes, déshumanisation, perte de repères, crise des valeurs.
Sa poésie, à la fois sobre et dense, s’inscrit dans une tradition de réflexion profonde sur le rôle du poète dans la société. Il défend une parole utile, capable d’éveiller les consciences, de réconcilier les êtres avec eux-mêmes, et de faire émerger une vision du monde plus juste. Il accorde une grande importance à la mémoire collective, notamment celle des villages kabyles qu’il considère comme des modèles de démocratie directe, de solidarité et de vivre-ensemble.
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Militant pour une meilleure reconnaissance de la culture et des écrivains en Algérie, Reski soutient les initiatives littéraires locales, salons du livre, festivals de poésie, ateliers d’écriture. Il voit dans ces espaces des leviers essentiels pour encourager la lecture, renforcer le lien entre auteur et lecteur, et réhabiliter la parole poétique dans le débat public.
Son style est marqué par une grande sobriété formelle, mais une intensité émotionnelle et philosophique. Il puise son inspiration aussi bien dans la poésie soufie que dans la littérature maghrébine d’expression française, avec des influences assumées comme celles de René Char, Kateb Yacine, ou encore dans la sagesse populaire transmise oralement. Son œuvre oscille entre méditation existentielle et indignation lucide, entre la quête de lumière et l’ombre des réalités sociales.
En 2025, Reski publie un nouveau recueil, La Pensée, la veilleuse de la nuit, chez TheBookEdition. À travers 68 pages de poèmes et de réflexions, il médite sur la pensée comme une lueur fragile mais persistante dans l’obscurité du monde. Ce livre interroge le rôle du poète face à la superficialité ambiante, et propose une parole lente, intérieure, apaisée, presque chuchotée. La nuit y devient un espace de retrait et de vérité, un temps pour laisser la pensée éclairer ce que le jour dissimule.
Avec ce recueil, Reski poursuit son travail de fidélité à l’humain, à la beauté discrète des mots, et à une écriture qui, sans jamais céder à la facilité ou à l’effet, éclaire les recoins oubliés de l’existence. Il écrit non pas pour briller, mais pour révéler, ce qui vacille, ce qui souffre, ce qui espère. Dans un monde saturé de bruits, d’images et d’opinions instantanées, sa parole se fait murmure attentif, écoute patiente, veilleuse allumée dans la nuit du doute.
Plus que jamais, il affirme une littérature qui guérit les blessures invisibles, qui relie les êtres par-delà leurs différences, et qui résiste, non par le fracas ou la provocation, mais par la constance d’un regard lucide, par la force douce du sens et du silence. Chez lui, chaque mot est pesé, chaque phrase ouvre un passage. C’est une œuvre qui ne cherche pas à convaincre mais à éveiller, à rappeler que la pensée, quand elle se fait poésie, peut encore tenir lieu de refuge et de révolte.
Invité par l’écrivain Youcef Zirem, au café littéraire parisien de l’impondérable, au 320 rue des Pyrénées Paris 20e, Reski est apparu comme un auteur en parfaite harmonie avec son œuvre, un poète authentique, entier, dont les mots, comme les gestes, naissent du cœur.
Reski ne joue pas un rôle, il ne compose pas un personnage, il vit sa poésie avec sincérité, et chaque échange avec lui prolonge l’univers de ses livres. À travers sa présence, on perçoit que l’écriture chez lui n’est pas un exercice intellectuel détaché, mais une manière d’être au monde, de respirer, de tendre la main. Il incarne cette rare cohérence entre la parole et la vie, entre ce qu’il écrit et ce qu’il est. Reski ne « fait » pas de la poésie, il est poète, profondément, naturellement, sans artifice.
Brahim Saci