À Béjaïa, les autorités locales multiplient les réunions pour préparer l’exploitation de la mine de zinc-plomb de Tala Hamza , présenté comme stratégique pour l’économie nationale, mais derrière les promesses d’emplois et de développement industriel, persistent les inquiétudes écologiques des habitants qui redoutent les impacts sur l’environnement et la santé publique.
Une réunion de coordination consacrée au projet d’exploitation de la mine de zinc-plomb de Tala Hamza-Oued Amizour s’est tenue jeudi 4 décembre à Béjaïa, dans le cadre des derniers préparatifs avant le lancement du gisement, rapporte l’APS.
Présidée par le wali de Béjaïa, Kamel-Eddine Kerbouche, la rencontre a réuni le nouveau PDG du groupe Sonarem, Reda Belhadj, la directrice de la société mixte algéro-australienne, ainsi que des élus locaux et des propriétaires terriens concernés par les procédures d’expropriation.
Le wali a réaffirmé son engagement à garantir les droits des citoyens touchés par les opérations d’expropriation et d’indemnisation, conformément à la législation en vigueur. Il a instruit les services concernés d’accueillir les propriétaires afin de les accompagner et de leur fournir toutes les explications nécessaires sur le déroulement des procédures.
Il a également rappelé l’importance économique du gisement, notamment en matière de création d’emplois locaux, d’opportunités de formation et de développement de l’industrie minière de transformation, ainsi que le transfert de savoir-faire et de technologie. Le wali a insisté sur la nécessité de renforcer la coordination entre les différents intervenants et d’accélérer le versement des indemnisations, tout en maintenant un dialogue continu avec les citoyens.
De son côté, le PDG de Sonarem a écouté les préoccupations des habitants du village Aït Bouzid et exprimé sa « totale disponibilité » à mettre en œuvre les engagements pris par les pouvoirs publics et par le groupe lors des précédentes rencontres.
Enjeux environnementaux et combat écologiste
Si le projet est présenté comme stratégique pour l’économie nationale, il soulève des inquiétudes locales liées aux risques de pollution des sols et des nappes phréatiques, à la dégradation des terres agricoles et à l’impact potentiel sur la santé publique.
À Béjaïa, plusieurs collectifs écologistes dénoncent depuis des années les menaces que représente l’exploitation de Tala Hamza pour l’équilibre environnemental de la région.
Parmi eux, Kamel Aïssat, figure emblématique du mouvement écologiste local, a porté haut la voix des habitants et militants, appelant à une évaluation rigoureuse des impacts et à une véritable prise en compte des préoccupations citoyennes. Son combat incarne la résistance d’une partie de la société civile face aux projets industriels jugés destructeurs pour l’écosystème kabyle.
La vallée de La Soummam sous la protection de la convention RAMSAR
Il avait rappelé le statut protégé de la vallée de La Soummam (existence d’une nappe d’importance internationale) comme zone humide par la convention internationale RAMSAR, ratifiée par l’Algérie.
L’arrêté du wali n°13/1000 du 06/05/2013 confère à la vallée de la Soummam le statut de zone humide d’importance internationale protégée par la convention RAMSAR que l’Algérie a ratifiée (décret 82/439 du 11 septembre 1982).
Enfin, la loi minière dans son article 3 «interdit toute activité minière sur les sites protégés par des conventions internationales et/ou par des textes de loi ».
Samira B. B./APS

