La présidente du groupe parlementaire La France insoumise (LFI), Mathilde Panot, a tiré la sonnette d’alarme ce mardi 9 décembre à l’Assemblée nationale, dénonçant une stigmatisation croissante des musulmans en France.
« Nous sommes très inquiets de l’ambiance qui existe dans ce pays et notamment qui s’accroît encore depuis plusieurs semaines avec une stigmatisation de plus en plus forte de nos compatriotes musulmans, notamment de nos compatriotes musulmanes, qui doit absolument cesser », a déclaré Mathilde Panot (LFI), lors de son point presse hebdomadaire.
Évoquant les données publiées récemment par la Défenseure des droits, Panot a rappelé qu’un tiers des personnes musulmanes ou perçues comme telles disaient avoir subi des discriminations. « C’est évidemment inacceptable dans un pays comme le nôtre », a-t-elle insisté.
Elle a assuré que son groupe parlementaire se tiendrait « toujours aux côtés de celles et ceux qui seraient pris à partie pour leur couleur de peau, leur religion, leur orientation sexuelle ou leur genre ». Avant de conclure : « Plus que jamais, les Insoumis n’auront pas à rougir devant l’histoire. Quant aux autres, nous leur disons de se mettre au niveau ».
Des chiffres qui interpellent
Les données officielles confirment cette tendance inquiétante. Selon le ministère de l’Intérieur, 145 actes antimusulmans ont été recensés sur les cinq premiers mois de 2025, contre 83 sur la même période en 2024, soit une hausse de 75 %.
Le Collectif contre l’islamophobie en Europe (CCIE) a, de son côté, comptabilisé 1 037 faits islamophobes en 2024, contre 828 en 2023 (+25 %). Le rapport 2024 de la Défenseure des droits renforce ce constat : un tiers des personnes musulmanes ou perçues comme telles affirment avoir subi des discriminations, notamment dans l’emploi, les services publics ou l’accès au logement. Cette proportion est en hausse constante depuis 2016, et moins d’un quart des victimes déclarent avoir entamé une démarche pour faire valoir leurs droits.
Un débat politique sous tension
Cette déclaration intervient alors que la question des discriminations antimusulmanes prend une place grandissante dans le débat public. Une commission parlementaire sur les liens supposés entre partis politiques et « islamisme » est actuellement en cours, mais elle est largement contestée par les groupes de gauche. La Défenseure des droits dénonce par ailleurs une mauvaise compréhension du principe de laïcité, souvent invoqué à tort pour justifier des atteintes aux libertés religieuses.
Nécessité d’une réponse politique et sociale
En dénonçant la stigmatisation croissante des citoyens musulmans, Mathilde Panot (LFI) entend rappeler que la République doit garantir l’égalité et la protection de tous ses citoyens.
Ses propos, appuyés par des données officielles et des rapports indépendants, mettent en lumière une réalité préoccupante : la montée des discriminations antimusulmanes en France, et la nécessité d’une réponse politique et sociale à la hauteur de l’enjeu.
S. Aklid/Agences

