- Alors que le PSG a assuré l’essentiel face à l’Arsenal, le Barça et l’Inter Milan se sont neutralisés dans une bataille épique. Compte rendu.
Cette semaine, la Ligue des champions a tenu toutes ses promesses avec deux demi-finales allers aux scénarios haletants : Arsenal-PSG et Barça-Inter. Elle a surtout rappelé pourquoi elle reste le théâtre des rêves et des émotions brutes.
D’un côté, un PSG conquérant est allé dompter Arsenal sur sa pelouse de l’Emirates Stadium (0-1). De l’autre, le Barça et l’Inter Milan ont livré un match d’anthologie à Montjuïc (3-3), dans un duel électrique disputé au Stade olympique Lluís-Companys. Deux ambiances, deux récitals, une même promesse : des retours incandescents.
Paris rugit à Londres
Le Parc des Princes en ligne de mire, Munich en rêve éveillé. Grâce à une prestation aussi aboutie qu’inspirée, le Paris Saint-Germain a pris le dessus sur Arsenal à l’Emirates Stadium. Dès la 4e minute, Ousmane Dembélé frappait fort : une percée axiale, un une-deux express avec Kvaratskhelia, une frappe du gauche après un poteau, et Paris ouvrait le score avec autorité.
Ce but a lancé les Parisiens sur un rythme effréné : pressing haut, transitions tranchantes, rigueur tactique. Arsenal, pourtant poussé par un stade incandescent, a semblé étouffé. Donnarumma, impérial, a maintenu l’avantage malgré les assauts de Martinelli et Trossard. La VAR a même annulé un but de Merino à la reprise.
En fin de match, Barcola et Ramos ont failli alourdir la marque. Mais le PSG repart avec l’essentiel : une victoire à l’extérieur, sa première face aux Gunners, et un pied en finale, chose qu’il n’avait plus connue depuis l’été 2020. Le Parc attend ses princes. L’arène s’annonce volcanique, prête à rugir. Et Paris, porté par tout un peuple, n’a jamais été aussi proche d’atteindre les sommets.
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Barça–Inter : un 3-3 d’anthologie
Vingt-quatre heures plus tard, c’est le stade olympique Lluís-Companys de Montjuïc. qui vibrait au rythme d’un match fou. Barcelone et l’Inter Milan ont livré une bataille sans merci (3-3), où le talent, le courage et la folie ont pris le pas sur tout le reste.
L’Inter frappait fort dès la première minute. Une Madjer, aussi belle que soudaine, signée Marcus Thuram, sous le regard ébahi de son père, le grand Lilian, présent en tribunes. Ce geste, d’une inspiration folle, glaçait Montjuïc et laissait les supporters catalans sans voix. À la 21e minute, Denzel Dumfries doublait la mise d’un retourné aussi improbable qu’imparable. En deux éclairs, les Nerazzurri menaient 2-0, contre le cours du jeu. L’enceinte catalane, médusée, retenait son souffle.
Mais c’était sans compter sur l’orgueil des jeunes pousses de la Masia. Menés, piqués au vif, les Catalans ont enclenché une révolte furieuse. À la 24e minute, Lamine Yamal, qui n’a pas encore soufflé ses 17 bougies, a illuminé la rencontre d’un exploit individuel splendide : dribbles courts, feintes de corps, puis une frappe enroulée du gauche venue nettoyer le poteau droit du gardien Y. Sommer. Génie pur.
Porté par cet éclair de talent, le Barça égalise quelques minutes plus tard, à la 38e minute, sur une phase collective limpide : une remise de la tête signée Raphinha, déposée dans la course de Ferran Torres, qui conclut avec sang-froid. Montjuïc s’enflammait. Le match aussi.
Après la pause, la bataille tactique entre Hansi Flick et Simone Inzaghi montait en intensité. Plus tranchants sur coups de pied arrêtés, les Nerazzurri reprennent l’avantage à la 63e minute, sur corner, grâce à leur colosse Néerlandais, auteur d’un coup de tête aussi puissant que précis.
Mais le Barça refusait de plier. Dans un Montjuïc en fusion, Raphinha, intenable, armait une frappe pure, tendue, chronométrée à 103 km/h. Transversale rentrante, Sommer battu, égalisation à la 65e minute. Explosion.
Le 3-3 était scellé. Les Milanais pensaient arracher la victoire en fin de match, mais la VAR leur refusait un quatrième but pour un hors-jeu de quelques millimètres.
Deux soirées, deux ambiances. Mais un seul verdict : la Ligue des champions dans toute sa splendeur.
À Londres comme à Barcelone, le football européen a offert son plus beau visage. Entre la maîtrise du PSG et la folie du Barça–Inter, cette demi-finale aller laisse entrevoir un retour brûlant. Le rêve est là, au bout des pieds. Le 6 mai et le 7 mai promettent l’étincelle finale. Munich attend ses rois.
Hamid Banoune