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Les poètes ne meurent pas en exil : une anthologie de la mémoire et de la résistance

Poètes exil anthologie

Première et quatrième de couverture de l'anthologie "Les poètes ne meurent pas en exil".

Les poètes ne meurent pas en exil est une anthologie poétique publiée aux Éditions Constellations, fruit d’un travail collectif porté par l’Association Apulivre, sous la direction d’Amar Benhamouche et la coordination sensible de la poétesse Arwa Ben Dhia.

Cette anthologie, à la fois plurielle et profondément humaine, réunit les voix de poètes venus des quatre coins du monde autour du thème universel, brûlant et intemporel de l’exil, qu’il soit imposé ou assumé.

Les poètes ne meurent pas en exil sera disponible du 12 au 14 juin, à l’occasion de La Tour poétique, le quatrième festival de poésie organisé par l’Association Apulivre, à la Maison de la Vie Associative et Citoyenne du 15e (MVAC), située au 22 rue de la Saïda, 75015 Paris (métro Convention, ligne 12 – tram T3A, arrêt Georges Brassens).

À cette occasion, les auteurs seront présents pour une séance de dédicaces, dans un moment de partage et de rencontre avec le public. Un livre à découvrir, à écouter, à faire circuler, car il fait de la poésie non seulement une forme d’expression, mais un lieu de passage, d’asile et de recommencement.

Dans un monde traversé par des vagues successives de migrations, de conflits, de ruptures territoriales et identitaires, Les poètes ne meurent pas en exil intervient comme un geste littéraire à haute portée symbolique. Il ne s’agit pas simplement de parler de l’exil, mais de l’habiter par la poésie, de transformer le déracinement en espace de langage, en terre de résistance et de reconstruction. À la perte, le livre oppose la mémoire ; au silence, la voix ; à l’effacement, la trace poétique. Il se tient là, entre douleur et beauté, comme un seuil où la parole devient refuge et affirmation.

Son apport est triple, poétique, politique et profondément humain. Poétique, parce qu’il renouvelle les formes, les imaginaires et les sensibilités autour d’un thème souvent abordé mais rarement avec une telle intensité plurielle. Politique, car il réaffirme la place de ceux dont les langues, les histoires ou les corps ont été déplacés, niés, mis en marge. Humain, enfin, parce qu’il porte en creux les blessures et les renaissances, les désirs d’appartenance, les fractures intimes et les élans collectifs de celles et ceux qui vivent entre les langues, entre les rives, entre l’absence et l’avenir.

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À travers les vers de poètes émergents et confirmés, Linda Aït Bachir, Dorra Azzouz, Arwa Ben Dhia, Amar Ben Amouche, Domi Bergougnoux, Jonas Charlecin, Moncef Chebbi, Mirela Cocheci, Alexandra Cretté, Maggy De Coster, James-Son Derisier, Rossiny Dorvil, Geneviève Guevara, Doina Gurita, Jean James Junior Jean Rolph, Loran Kristian, Moëz Majed, Sabine Mengue, Sarah Mostrel, Inez Oludé, Sandie Colas, Da Silva, Patricio Sanchez-Rojas, Julien Miavril, Emna Louzir, Tahoura Tabatabaï-Vergnet, Léo Zelada, le recueil devient une cartographie intérieure de l’exil. Il tisse un espace littéraire transnational, une géographie poétique de l’appartenance, faite de mémoires partagées, de langues mêlées, de rêves déplacés et de territoires intimes reconstruits par le verbe.

La nostalgie, la colère, la tendresse et l’espoir traversent ces pages comme des points cardinaux d’une humanité en mouvement. Dans chaque poème résonne l’écho d’un lieu perdu et retrouvé, d’un monde quitté et réimaginé. La poésie ici ne se contente pas de panser elle crée, elle résiste, elle affirme le droit à la lumière même lorsque tout vacille.

Les poètes ne meurent pas en exil est bien plus qu’un simple recueil de poésie : c’est un acte collectif de parole et de mémoire, un geste esthétique et politique qui résonne dans une époque marquée par le déracinement, les frontières mouvantes et les identités en tension. À travers la richesse de ses voix, l’anthologie déploie une polyphonie qui touche à l’universel.

Pour les lecteurs, ce livre constitue une plongée dans des univers singuliers, chargés de vécu, de fractures et de lumière. Chaque poème, chaque voix, offre un prisme différent pour interroger le monde contemporain, ses violences et ses beautés. C’est une invitation à écouter, à ressentir autrement, à approcher l’exil non plus comme un lointain sujet d’actualité, mais comme une expérience humaine intime et multiple, où l’on reconnaît nos propres quêtes de sens, d’ancrage et de renaissance.

Pour les poètes exilés eux-mêmes, Les poètes ne meurent pas en exil est un espace de reconnaissance et de visibilité, mais aussi de réinscription dans une cartographie poétique mondiale. Dans ce livre, ils retrouvent une maison de mots, un lieu symbolique où leur voix compte, se relie à d’autres, se renforce. Leur expérience devient non pas marginale, mais centrale ; elle éclaire les questions de langue, d’identité, de perte et de transmission. L’exil devient ici un foyer poétique, une source d’inspiration mais aussi de dignité retrouvée.

Pour la scène littéraire francophone, ce recueil agit comme un levier d’ouverture. Il enrichit les lettres francophones en y injectant une diversité de timbres, de regards, de récits issus d’horizons variés. Les langues natales croisent la langue d’accueil, les rythmes du sud répondent aux silences du nord, les marges se déplacent au cœur du discours. C’est une respiration nouvelle dans le champ poétique, où l’altérité devient moteur de création.

Et pour les consciences, Les poètes ne meurent pas en exil est une promesse. Celle que les mots peuvent traverser les murs, réparer les fractures, porter une flamme quand tout vacille.

L’exil y apparaît non plus comme une tragédie figée dans le pathos, mais comme une dynamique de réinvention. Le lecteur est convié à reconnaître dans ces vers une manière de résister, de rêver, d’habiter le monde malgré l’arrachement.

À l’heure où tant d’existences sont mises en mouvement, contraintes de fuir ou de recommencer ailleurs, ce recueil affirme que la poésie reste un territoire. Un territoire sans barbelés, sans visas, sans douanes, où chaque mot est une tentative de recommencement.

Brahim Saci

Association Apulivre

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