La Chine a exprimé lundi 29 décembre son opposition ferme à la décision d’Israël de reconnaître le Somaliland comme État souverain, rejoignant ainsi plusieurs pays et organisations internationales ayant condamné cette initiative.
Le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Lin Jian, a déclaré que Pékin « soutient fermement la souveraineté, l’unification et l’intégrité territoriale de la Somalie », rappelant que le Somaliland constitue une « partie inaliénable » du pays.
Il a dénoncé toute démarche visant à diviser le territoire somalien et appelé les acteurs extérieurs à « cesser toute ingérence inappropriée » dans les affaires internes de la région.
Lin a affirmé que les pays « en dehors de la région devraient cesser toute ingérence inappropriée. Aucun pays ne devrait aider ni encourager des forces séparatistes dans d’autres pays pour ses propres intérêts égoïstes ».
Lin a également exhorté les autorités du Somaliland à renoncer à toute trajectoire séparatiste et à éviter toute « collision avec des forces extérieures ».
La Suède défend « les principes de l’unité, de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de la Somalie »
Vendredi 26 décembre, Israël est devenu le premier pays au monde à reconnaître officiellement le Somaliland, une décision qui a suscité de vives réactions dans plusieurs États africains, européens et moyen-orientaux.
La Suède a exprimé de son côté ce lundi 29 décembre son soutien à l’unité et à la souveraineté de la Somalie, après qu’Israël a reconnu le Somaliland, territoire somalien sécessionniste.
« Conformément à l’UE, à l’UA et aux instances régionales concernées, la Suède défend les principes de l’unité, de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de la Somalie », a écrit le ministère suédois des Affaires étrangères dans un message publié sur la plateforme sociale américaine X.
Une position conforme à celle de l’UE qui « réaffirme l’importance de respecter l’unité, la souveraineté et l’intégrité territoriale de la République fédérale de Somalie », conformément à sa constitution et aux chartes de l’Union africaine et de l’ONU.
L’Algérie condamne avec la plus grande fermeté
De son côté, l’Algérie a condamné, samedi 27 décembre, la décision d’Israël de reconnaître le territoire du Somaliland, dans une démarche «illégale portant gravement atteinte à la souveraineté de la République fédérale de Somalie ainsi qu’à l’unité et à son intégrité territoriale», indique un communiqué du ministère des Affaires étrangères, cité par l’APS.
«L’Algérie condamne avec la plus grande fermeté la décision des autorités de l’occupation israélienne de reconnaître le territoire du Somaliland, dans une démarche illégale qui constitue une atteinte grave à la souveraineté de la République fédérale de Somalie, à son unité et à son intégrité territoriale, en plus de représenter une menace directe pour la paix, la sécurité et la stabilité dans la région», précise la même source.
Dans un communiqué conjoint des ministres des Affaires étrangères de 21 pays arabes, islamiques et africains, publié par le ministère qatari des Affaires étrangères, il est indiqué que la décision d’Israël constitue un « précédent grave » menaçant « la paix et la sécurité internationales ».
Ces pays condamnent la décision « avec la plus grande fermeté », estimant qu’elle viole « les principes du droit international et la Charte des Nations Unies, qui stipulent explicitement l’impératif de protéger la souveraineté des États et leur intégrité territoriale », et reflète la position « expansionniste » d’Israël.
Le communiqué précise qu’il s’agit d’un signe du « mépris total et flagrant d’Israël envers le droit international », avertissant de ses potentielles « conséquences graves … sur la paix et la sécurité dans la Corne de l’Afrique et la mer Rouge ».
Pourquoi cette reconnaissance du Somalinad par Israël ?
Des analystes estiment qu’un rapprochement avec le Somaliland offrirait à Israël un levier stratégique pour sécuriser son accès à la mer Rouge et renforcer ses opérations contre les rebelles houthistes au Yémen.
Certains observateurs ajoutent que cette dynamique pourrait également s’inscrire dans les projets évoqués par divers acteurs concernant un éventuel déplacement de populations palestiniennes de Gaza vers cette région.
Le ministère des affaires étrangères de l’Autorité palestinienne a d’ailleurs exprimé son inquiétude, affirmant qu’Israël avait « déjà évoqué le Somaliland comme destination pour l’expulsion de représentants du peuple palestinien, en particulier depuis la bande de Gaza ».
Sur ce sujet, la Somalie a réaffirmé son soutien « indéfectible » aux droits légitimes du peuple palestinien, « notamment à son droit à l’autodétermination et son rejet catégorique de l’occupation, des déplacements forcés ». « La Somalie n’acceptera jamais de rendre le peuple palestinien apatride », a ajouté Mogadiscio.
Autoproclamé indépendant depuis 1991, le Somaliland fonctionne comme une entité de facto, sans reconnaissance internationale. Mogadiscio continue de considérer la région comme partie intégrante de la Somalie et estime que tout accord direct avec Hargeisa constitue une violation de sa souveraineté et de son unité nationale.
Samira B. B./Agences


