vendredi, 6 décembre 2024
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Fermée depuis 1853, la mosquée Ibn Khaldoun de Béjaïa rouverte

La mosquée Ibn khaldoun a été rouverte début ramadan à Béjaïa, après une fermeture qui remonte à la prise de Béjaïa en 1853 par l’armée française.

L’érudit Ibn khaldoun lui-même a officié dans cette mosquée de Béjaïa en tant qu’imam et jurisconsulte en 1365.

L’événement est de taille pour les fidèles qui vont pouvoir accomplir leur prière dans un endroit mythique et chargé d’histoire. La mosquée rappelle tout le passé glorieux à la fois cultuel, culturel et scientifique de la ville de Béjaïa et de ses environs, notamment au moyen âge, théâtre alors d’une effervescence intellectuelle universelle de premier ordre.

Outre Ibn Khaldoun, considéré comme le père de la sociologie et le maitre de la philosophie de l’histoire, le lieu avait abrité et accueilli d’innombrables savants.

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Il s’agit notamment du mathématicien Italien Léonardo Fibonnaci (1170-1250) qui a introduit, après son séjour scolastique à Béjaïa, les chiffres arabes d’abord à Pise (Italie) puis dans tout le monde occidental, du sociologue Espagnol, Raymond Lulle, de Sidi-Boumediene, Ahmed Bendriss, El Waghlissi, et tant d’autres sommités, qui avaient marqué alors de leurs empreintes cette époque, remarquable par ses percées scientifique et intellectuelle.

La mosquée Ibn Khaldoun, située au cœur de la Casbah de Béjaïa, y occupait une place prépondérante, en tenant naturellement un rôle spirituel. Cet espace servait aussi de cercle intellectuel et de lieu de débats entre les savants qui s’y rencontraient dans une atmosphère détendue et d’inspiration.

L’ouvrage, une construction Hafside du XXIIe siècle, a été érigé au milieu de jardins éclatants, sur un superbe monticule, ouvert, dans un décor à couper le souffle, sur la mer et les montagnes verdoyantes de la sainte Lalla Djoua, sœur de Yemma Gouraya, qui la bordent juste en face.

A l’évidence, la construction a perdu de sa superbe au fil des guerres, notamment durant la conquête espagnole en 1510, où elle a échappé de justesse à la ruine.

Au XVIIe siècle, durant la période ottomane, le régent d’Alger Mustapha Pacha a essayé tant bien que mal de la restaurer mais ses efforts n’ont pas abouti. Il été stoppé par l’intrusion coloniale française qui a dû vouer la mosquée à d’autres missions.

Faute d’entretien, la mosquée Ibn Khaldoun a fini quasiment par se délabrer totalement. Ce n’est que dans les années 1990 qu’elle été reprise en main et sauvée de la disparition.

Restaurée dans un style moderne, elle a fonctionné en guise d’annexe de la bibliothèque nationale avant qu’elle ne retrouve sa vocation originelle de mosquée à l’occasion de ce mois de ramadan, au grand bonheur des puristes et des jaloux de l’histoire.

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