Le marché parallèle des devises vient de franchir un cap inédit au Squart Port-Saïd à Alger : un euro a atteint le seuil historique des 280 DA, ce samedi 22 novembre.
Autrement dit, 100 euros valent désormais 28 000 DA, sur le marché noir des devises, soit plus qu’un salaire minimum garanti (20 000 DA). Une comparaison qui fait froid dans le dos et qui illustre la fragilité du dinar face à la monnaie européenne.
Le Square Port-Saïd, théâtre de la flambée
À Alger, au célèbre Square Port-Saïd, les cambistes ont vu l’euro grimper en flèche en quelques jours : +10 dinars depuis fin octobre. Les spéculations vont bon train : 290 dinars avant la fin de l’année ? 300 dinars en 2026 ? L’euro est devenu le baromètre de l’économie parallèle et le symbole d’une demande insatiable de devises.
Ce n’est plus seulement une affaire de chiffres, car concrètement cela signifie que :
- Les familles qui rêvent de voyager voient leurs projets s’éloigner.
- Les importateurs paient leurs marchandises au prix fort, avec des répercussions directes sur les produits de consommation.
- Les jeunes, eux, considèrent l’euro comme une valeur refuge, une manière de protéger leurs économies.
Une économie sous tension face à l’euro
Les experts rappellent que cette flambée est le résultat d’un déséquilibre structurel : une offre limitée sur le marché officiel et une demande toujours plus forte. Résultat : le marché parallèle impose sa loi et le dinar recule encore.
La question est désormais de savoir jusqu’où ira cette hausse. Les regards se tournent vers les autorités, sommées de réformer le système de change, diversifier l’économie et restaurer la confiance. Car si rien n’est fait, l’euro pourrait bien continuer sa course folle.
La Rédaction


