Mahmoud Rechidi, dirigeant du Parti Socialiste des Travailleurs (PST, parti politique suspendu depuis quatre ans), a dénoncé l’arrestation de Lyès Touati, interpellé le 14 décembre dans un café à Aokas et placé en détention à la prison de Oued Ghir, près de Béjaïa, pour ses prétendus sympathies avec le Mouvement pour l’Autodétermination de la Kabylie (MAK).
Selon un témoignage publié par Mahmoud Rechidi (PST) sur les réseaux sociaux, Lyès Touati a reçu la visite de ses avocats après sa première nuit de détention en prison. Les accusations portées contre lui — notamment une prétendue sympathie envers le Mouvement pour l’Autodétermination de la Kabylie (MAK) — sont « infondées » et « inventées de toutes pièces » par les services de sécurité.
Mahmoud Rechidi considère ces accusations comme une « insulte » au parcours militant de Touati, connu pour être un socialiste, un anticapitaliste et un internationaliste. Il rappelle que son nom figure parmi les délégués élus à la Direction nationale lors du congrès du 24 avril 2021, dont la liste avait été transmise officiellement au ministère de l’Intérieur.
Mahmoud Rechidi (PST) souligne que la mise en détention de Lyès Touati intervient dans un contexte marqué par la polémique autour de la « déclaration d’indépendance de la Kabylie » par le MAK, que le PST dit avoir « fermement condamnée ». Il dénonce également les liens du MAK avec des puissances étrangères, qu’il accuse de vouloir instrumentaliser la question kabyle contre la souveraineté nationale.
Malgré son incarcération, Lyès Touati garderait « un moral excellent », rapportent ses camarades, tout en exprimant son inquiétude pour l’état de santé de sa mère et la situation sociale de sa famille. Ses avocats ont introduit une demande de liberté provisoire, qui pourrait être examinée mardi prochain par la chambre d’accusation.
Mahmoud Rechidi appelle à la solidarité nationale et internationale pour obtenir sa libération et réclame la fin de l’« arbitraire et de la répression » visant les militants politiques et d’opinion.
Pour rappel, Lyes Touati, militant socialiste, très actif dans le mouvement associatif à Béjaïa, a été arrêté le 14 décembre dernier, présenté devant le procureur et placé en détention pour une publication sur Facebook dans laquelle il critiquait le MAK, message interprété par les services de sécurité et la justice comme de la « sympathie avec le MAK ».
Une accusation qui a consterné l’opinion publique et laissé dubitatifs les observateurs de la scène politique. D’autant que le militant Lyès Touati dénonçait sans équivoque à travers sa publication Facebook le soutien affiché par le président du MAK à la politique d’Israël.
Le Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK) est classé le 18 mai 2021 par les autorités algériennes (le Haut conseil de sécurité) comme organisation terroriste. Depuis, des militants politiques ou de simples citoyens sont emprisonnés pour de prétendus sympathies avec cette organisation.
Saïd Aklid
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