Un détenu algérien de 40 ans, arrêté en octobre dernier pour un cambriolage présumé dans un garage de St-Prex (VD), est décédé le 9 décembre 2025 au Centre hospitalier universitaire vaudois, en Suisse.
Le détenu algérien décédé en Suisse bénéficiait « de la présomption d’innocence», indique le Ministère public qui affirme qu’une instruction est ouverte pour connaitre les circonstances de ce drame.
Le 3 novembre dernier, l’Algérien détenu «dans la zone carcérale de l’Hôtel de Police» a été transféré «dans un état grave» et «avec un pronostic vital engagé» au Centre hospitalier universitaire vaudois, indique le communiqué du Ministère public.
«Un gardien aurait remarqué à 12h15 qu’il respirait dans sa cellule de manière anormale», relate le communiqué des autorités. Le quadragénaire a été placé aux soins intensifs jusqu’à ce que le personnel hospitalier constate son décès le 9 décembre à 22h25.
Les autorités judiciaires précisent que les premiers examens externes n’ont révélé aucun signe de violence. Une autopsie sera menée par le Centre universitaire de médecine légale afin de déterminer les causes exactes du décès. Le Détachement d’investigations spéciales policières (Dispo) a été chargé d’auditionner le personnel présent lors de l’incident.
Un contexte marqué par des drames répétés
Ce décès n’est pas isolé. L’année 2025 a été marquée par plusieurs affaires similaires à Lausanne qui ont conduits à des manifestations contres les violences policières. En mai, le Nigérian Michael Ekemezie est décédé au poste de police après son interpellation. En juin et août, deux adolescents, Camila et Marvin, ont perdu la vie lors de poursuites policières.
Ces événements ont nourri une crise de confiance entre la population et les forces de l’ordre. Début décembre, des manifestations ont eu lieu devant l’Hôtel de police pour dénoncer le racisme et les violences policières.
Fragilités vécues par les personnes en situation précaire ou irrégulière
Pour la diaspora algérienne et africaine en Suisse, ce nouveau drame résonne comme un rappel brutal des fragilités vécues par les personnes en situation précaire ou irrégulière. Il interroge sur la manière dont les institutions traitent les détenus étrangers et sur la transparence des enquêtes menées après de tels décès.
Au-delà du cas individuel, l’affaire met en lumière une responsabilité collective : celle de garantir que la présomption d’innocence et la dignité humaine soient respectées, même derrière les murs d’une cellule.
L’affaire de ce détenu algérien décédé au CHUV, en Suisse, s’ajoute à une série de drames qui fragilisent l’image de la police vaudoise. L’enquête en cours devra établir les responsabilités, mais la répétition de ces affaires appelle déjà à une réflexion plus large sur les pratiques policières et le respect des droits fondamentaux.
Samira B. B.

