Samir Chikhi est un chanteur, auteur-compositeur-interprète Algérien kabyle originaire de Tifrit n’Ath Oumalek (Tifrit n at Umalek), un village au cœur du massif de l’Akfadou, commune d’Idjeur, Âarch At Yedjar.
Nourri dès l’enfance par la spiritualité, les chants anciens et les récits de sa terre natale, le chanteur Samir Chikhi développe une musique enracinée, poétique et profondément sincère.
Loin du tumulte du show-business, il construit une œuvre discrète mais puissante, où chaque chanson devient un lien entre mémoire, exil et espoir. Sa voix, douce et habitée, résonne comme un chant d’amour à la Kabylie et à ses traditions vivantes.
Il est des voix qui ne cherchent pas la lumière, mais qui l’émettent. Des voix qui ne crient pas, mais qui résonnent. Ce chanteur kabyle, originaire de Tifrit n’Ath Oumalek (Tifrit n at Umalek), fait partie de ces artistes rares dont la musique touche autant l’esprit que le cœur. Portée par la sincérité, habitée par la mémoire et ancrée dans la spiritualité, son œuvre s’impose aujourd’hui comme l’une des plus authentiques de la scène kabyle contemporaine.
Son village est bien plus qu’un simple lieu de naissance : c’est un berceau spirituel, un haut lieu de savoir et de baraka depuis le XVe siècle, abritant la zaouïa de Sidi M’hand Oumalek, fondée entre 1467 et 1496. Dans cette atmosphère empreinte de paix, de foi et de traditions, Samir Chikhi a grandi, absorbant dès son plus jeune âge les chants de la montagne, les récits des anciens, et les silences habités de la terre.
Le village Tifrit n’Ath Oumalek (Tifrit n at Umalek) est entouré de villages riches en histoire et en culture : Aït Aïcha (At Ɛica), Bouaouane (Buɛawen), Ighil Boukiassa (Iɣil Bu Kyasa), Ighraiene (Iɣrayen), Iguersafène (Agarsafen) et Mehaga (Mḥagga). La commune d’Idjeur, située à environ 60 km de Tizi-Ouzou, est bordée par Adekar (wilaya de Béjaïa) au nord, Akfadou et Chemini à l’est, Bouzeguène au sud, Ifigha à l’ouest, et Yakouren au nord-ouest.
L’art de Samir Chikhi est directement issu de ce terreau : une musique enracinée, humble, mais puissante. Loin des artifices du show-business, Samir Chikhi trace son chemin avec une discrétion digne, fidèle à l’âme kabyle, sans chercher le bruit, mais avec l’assurance de celui qui sait d’où il vient. Sa musique, intimement liée à son vécu, est une invitation à l’introspection, au souvenir, à l’amour de la terre.
Parmi ses chansons les plus marquantes, Tamurt-iw, s’illustre par une poésie simple mais bouleversante, un véritable hymne à la terre mère. On y perçoit la douleur de l’éloignement, mais aussi l’espoir d’un retour, avec des mots choisis, une voix chaude et posée.
D’autres titres comme A Dunnit, El Ghorva, ou Atir Akchiagh approfondissent cette veine introspective. Il y parle d’exil, de séparation, Atir Akchiagh est peut-être l’un de ses morceaux les plus poignants : un chant d’exilé, une invocation à Dieu, une promesse de retour. Chaque chanson est un cri doux, une prière chantée, un écho du cœur.
Sans chercher la célébrité, son œuvre résonne profondément auprès de ceux qui l’écoutent. Son impact dépasse les frontières de son village et s’étend jusqu’à la diaspora, où ses chansons deviennent un lien affectif avec la Kabylie. Dans un monde où tout va vite, sa musique invite à ralentir, à ressentir. Elle rappelle l’importance de la mémoire, de la langue, des racines. Elle console, elle rassemble.
En cela, son apport est immense : il est une passerelle entre les générations, entre le village et le monde. Samir Chikhi est un artiste de parole autant que de mélodie. Chaque mot est pesé, chaque note porte un sens. Sa discrétion est à la hauteur de sa sincérité. Il ne cherche ni l’approbation des foules, ni l’éclat des projecteurs. Il chante pour dire ce qui compte, pour rendre hommage, pour garder vivante une culture séculaire.
Sa voix murmure des vérités qui traversent le temps. Elle touche, soigne, élève, des voix comme la sienne sont précieuses, indispensables, inspirantes. Son chant devient un pont, un lien entre la terre et l’exil. Son œuvre, à la fois intime et universelle, témoigne d’un profond amour pour son pays.
À travers ses chansons, il redonne espoir, dignité et fierté à ceux qui partagent son amour de l’art. Samir Chikhi est bien plus qu’un chanteur. Ses chansons coulent comme l’eau pure d’Amizab. Elles rafraîchissent le cœur et l’esprit.
Brahim Saci
El Ghourva