La famille Ben Bella, représentée par l’épouse et les enfants du défunt président, a publié ce dimanche 7 décembre 2025 un droit de réponse formel, contestant leur implication dans la plainte visant le journaliste Saad Bouakba. Ce démenti vient corriger une confusion largement relayée dans la presse nationale et internationale.
« Nous démentons formellement avoir déposé plainte » contre Saad Bouakba, déclare la famille Ben Bella dans un communiqué publié par le site Algérie360.
Notons que selon l’information rapportée par Algérie360, le droit de réponse serait « signé par Nadia Souici Ben Bella (épouse de feu M. Mohamed Ben Bella), ses enfants Rym et Lina Ben Bella, ainsi que son gendre Karim Bensiradj ».
« Nous n’avons en aucun cas pris part à une action judiciaire, ni autorisé qu’un document nous attribue le rôle de plaignants », poursuit-elle, rappelant que « l’honneur de Ben Bella ne passe pas par la prison ».
Enfin, la famille réaffirme « son attachement profond à la liberté d’expression et au débat historique », refusant toute judiciarisation du débat.
Une initiative « strictement personnelle »
La famille précise que l’action judiciaire contre le journaliste Bouakba relève d’une initiative personnelle d’une parente adoptive, Mme Mahdia Raouhia. Elle insiste sur le fait que cette démarche n’engage ni leur nom, ni leur mémoire familiale, ni leur volonté.
Cette clarification vise à mettre fin aux amalgames qui ont circulé dans la presse, où la plainte avait été attribuée à la « famille Ben Bella » dans son ensemble.
Notons par ailleurs que Nadia Souici Ben Bella, se présentant comme « épouse de feu M. Mohamed Ben Bella », n’est pas connue du grand public puisque l’épouse officielle du défunt président était Zohra Sellami, journaliste décédée en 2010.
Rappel des faits
Pour mieux comprendre la portée de ce démenti, rappelons les faits. Le journaliste Saâd Bouakba, 79 ans, a été poursuivi pour diffamation après des propos tenus sur la chaîne YouTube Vision News TV, évoquant le partage du « trésor du FLN » par les dirigeants de la Révolution.
Le parquet de Bir Mourad Raïs avait requis jusqu’à 5 ans de prison. Le verdict est tombé jeudi dernier : 3 ans de prison avec sursis et une amende d’un million de dinars.
Plusieurs médias ont alors rapporté que la plainte provenait de la famille Ben Bella, ce qui a conduit à la publication aujourd’hui du droit de réponse de son épouse et ses enfants.
Une confusion médiatique révélatrice
Cette affaire illustre les tensions persistantes autour de la mémoire des figures historiques en Algérie. La confusion médiatique a mis en lumière la nécessité de distinguer les initiatives personnelles des positions officielles de familles liées à des symboles nationaux.
En définitive, la famille Ben Bella appelle à privilégier le débat historique et démocratique, fondé sur la recherche et l’archive, plutôt que la confrontation judiciaire.
Saïd A.

