L’artiste Marie Andreasz nous convie à une immersion poétique et intemporelle à travers son exposition photographique en noir et blanc, « Quand l’éphémère rejoint l’éternité ». Du 3 au 14 novembre 2025, le Mas de Boudet à Saint-Pargoire devient le théâtre d’une réflexion visuelle puissante sur le passage du temps et le rôle de la photographie comme gardienne des instants fugaces. Découvrez comment, sous l’œil de l’artiste, l’éphémère se transforme en trace éternelle.
Marie Andreasz est une photographe reconnue pour sa maîtrise du monochrome et son approche contemplative. Son œuvre se construit comme une quête permanente du sens de l’instant, souvent capturé dans des paysages ou des portraits dépouillés qui privilégient la lumière naturelle. Artiste de la patience et de la suggestion, elle utilise le noir et blanc non pas comme un filtre nostalgique, mais comme un moyen d’atteindre l’universalité et de révéler l’essence dramatique ou tendre de ses sujets. Ses travaux précédents, centrés sur les thèmes de l’absence et de la mémoire, trouvent leur pleine maturité dans cette nouvelle collection, qui explore la manière dont l’œil humain et l’objectif peuvent conférer une dignité éternelle à ce qui est, par nature, éphémère.
Le titre même de l’exposition photographique de Marie Andreasz, « Quand l’éphémère rejoint l’éternité », résonne comme une véritable proposition philosophique qui s’ouvre sur une dimension poétique et une profondeur abyssale. Loin d’être une simple légende ou une phrase d’accroche, il s’agit d’une clé de lecture magistrale, invitant le spectateur à une méditation essentielle sur le paradoxe du temps et le rôle fondamental de l’art dans sa perpétuation. L’éphémère, cette notion qui nous hante en rappelant que tout est transitoire, de la lueur furtive d’un regard à la grâce évanescente d’un geste, de l’extinction d’une lumière à la fin d’un souffle, se trouve ici confronté, de manière frontale, à l’ambition démesurée de l’éternité. Dans le cadre précis de la photographie, ce contraste met puissamment en lumière la fragilité essentielle de l’instant capturé : chaque image est une trace pétrifiée, un témoignage figé de quelque chose qui, dans le flux incessant du monde réel, ne se reproduira jamais avec la même exactitude.
Or, par une opposition nécessaire, l’éternité n’est pas l’infini temporel, mais ce qui perdure par son sens, ce qui échappe à la tyrannie du temps grâce à son caractère symbolique. Le lien puissant et dynamique entre ces deux notions antagonistes, introduit par le mot pivot « quand », délimite précisément ce moment de suspension rare et sacré où le fugitif s’élève, par la force de l’intention artistique, pour devenir durable. La photographie se mue ainsi en un véritable acte d’alchimie artistique et existentielle : elle ne fait pas qu’enregistrer, elle transcende. Elle rend pérenne ce qui est, par essence et par destin, voué à s’évanouir, conférant à l’instant saisi sa pleine dimension symbolique, sa résonance intemporelle, et faisant du cliché le mythe d’un moment.
Ce dialogue intime et existentiel, brillamment initié par le titre, est viscéralement accentué et magistralement achevé par le choix esthétique radical du noir et blanc. Cette palette monochrome n’est jamais une simple restriction technique ; elle est au contraire une affirmation stylistique puissante qui confère à chaque œuvre une gravité et une intensité dramatique singulières. En décidant de retirer la cacophonie chromatique et l’anecdotique inhérentes à la couleur, l’artiste opère une purification visuelle qui est aussi une purification du sens.
L’œuvre force ainsi le regard à se détourner de l’information immédiate pour se concentrer sur l’essence du sujet : l’interaction pure et souvent spectaculaire entre la lumière et l’ombre, l’énergie sculpturale des formes, la force architecturale des lignes et l’éloquence silencieuse des textures.
Dégagée de ses amarres temporelles et de la contingence du réel, l’image gagne immédiatement en universalité. Elle se décontextualise, se détache de la simple anecdote pour devenir un vestige symbolique, un fragment archétypal hors du temps, portant en elle la mémoire indélébile et solennelle de ce qui aurait été inéluctablement perdu. Le noir et blanc devient l’outil d’une révélation : il n’est pas le passé, mais la vérité éternelle du moment.
C’est ainsi, à travers cet objectif épuré par la monochromie, que Marie Andreasz invite le spectateur à un exercice de contemplation d’une intensité quasi ascétique. L’expérience requiert une attention profonde : elle n’est pas passive. L’artiste nous pousse à dépasser la surface visible, les formes et les clichés, pour atteindre l’essence. Elle nous encourage à percevoir la beauté profonde et la dignité intrinsèque et fragile de tout ce qui s’écoule, qu’il s’agisse d’un sujet humain, d’un paysage ou d’un jeu de lumière. Ce faisant, Marie Andreasz nous force à reconnaître le pouvoir absolu de son art sur la durée, sa capacité à forger le souvenir.
Chaque cliché ne se contente plus d’être une image ; il se transforme en un miroir tendu vers notre propre rapport à l’éphémère, nous interrogeant sur ce que nous choisissons de retenir et d’oublier. L’œuvre devient une méditation silencieuse et partagée sur la mémoire, la fuite du temps et la permanence du regard artistique. Elle offre la preuve éloquente qu’un témoignage, même de l’instant le plus fugace et le plus insignifiant, peut et doit s’ancrer dans l’immortalité de l’art, nous laissant avec un sentiment d’éternité gagné sur la simple succession des jours.
Plongez dans cet univers sensible et profondément poétique, où chaque photographie transforme un fragment de vie en un fragment d’éternité. L’exposition vous ouvrira ses portes à Blanville, Mas de Boudet, 34230 Saint-Pargoire, et se tiendra sur une période de deux semaines, du lundi 3 novembre au vendredi 14 novembre 2025. Les passionnés pourront découvrir les œuvres de Marie Andreasz tous les jours de 15h à 20h. Il est important de noter que l’exposition sera fermée les week-ends. Un moment clé pour partager l’émotion de cette collection est le vernissage, prévu le Jeudi 6 novembre à 18h00, une occasion privilégiée d’échanger directement avec l’artiste. Venez nombreux et laissez-vous transporter par cette vision unique du monde.
L’exposition Quand l’éphémère rejoint l’éternité de Marie Andreasz transcende le simple parcours photographique pour s’affirmer comme une expérience sensible et profondément humaine. Devant chaque œuvre en noir et blanc, le temps lui-même semble se suspendre. L’artiste nous offre un moment de répit, nous invitant à ralentir le rythme effréné du quotidien pour percevoir la beauté discrète et souvent négligée des instants qui filent. Ce faisant, elle nous révèle la puissance inouïe de l’art, capable de défier le temps en transformant la fragilité de la réalité en une ancre mémorielle.
Laissez-vous transporter par cette vision unique du monde, où la lumière et l’ombre ne sont plus de simples éléments techniques, mais des témoins silencieux et éternels de ce qui est destiné à ne jamais s’effacer. Cette collection est un dialogue constant entre la perte et la permanence. Nous vous invitons chaleureusement à venir contempler le moment précis où le fugace trouve son refuge ultime dans l’immortalité de l’image, et à vous découvrir vous-même un peu d’éternité dans le regard de Marie Andreasz.
Brahim Saci


