Il y a quelques semaines encore, la JS Kabylie tanguait au gré d’une saison incertaine, oscillant entre doutes et espoirs. Aujourd’hui, elle retrouve enfin sa voix, sa verve, et surtout, sa fierté.
Grâce à un éclair du jeune Berkane, la JS Kabylie a arraché, dans les derniers souffles du temps additionnel, une victoire précieuse sur la pelouse de l’USM Khenchela. Un but, une étincelle, un symbole : celui d’une équipe qui renaît sous l’impulsion d’une méthode allemande qui semble enfin faire effet.
Les fans de la JS Kabylie peuvent savourer. Sous la houlette de Josef Zinnbauer, la JSK ne se contente plus de résister. Elle impose, elle assume, elle assomme. En alignant un cinquième match sans défaite, elle s’installe solidement dans le trio de tête, à portée de tir du MC Alger, et surtout à portée de rêve pour un peuple qui n’a jamais cessé d’y croire. Car ce n’est pas seulement un classement que l’on lit à travers cette victoire. C’est une mentalité retrouvée, un style affirmé, et un collectif métamorphosé.

Les Canaris de Zinnbauer exultent avec leurs supporters après avoir arraché une précieuse victoire sur la pelouse de l’USM Khenchela.
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Berkane, 21 ans, incarne cette JSK nouvelle génération : audacieuse et consciente de son héritage. Son but n’est pas un simple exploit individuel, c’est le fruit d’un travail collectif, d’une philosophie de jeu qui privilégie la discipline tactique et la projection offensive. Une école de rigueur et d’efficacité, propre à faire rougir bien des prétendants.
Pendant ce temps, l’USMK retombe dans ses travers, incapable de capitaliser sur son nul valeureux face au MCA. La JSK, elle, capitalise. Elle avance. Et derrière elle, une Kabylie entière retient son souffle.
Le retour sur la scène africaine n’est plus un mirage. Il devient, semaine après semaine, une ambition légitime. Il y a dans cette équipe quelque chose de l’âme des années fastes, des épopées continentales, des soirs où Tizi-Ouzou résonnait du chant des héros. Ce n’est peut-être que le début. Mais quel début.
Mama Africa, ou la sainte du ballon rond africain, pourrait bientôt accueillir à nouveau l’un des siens. Et cette fois, les Lions de Djurdjura n’y viendront pas en touristes. Ils y reviendront en conquérants.
Hamid Banoune