Le 3 septembre 2025, à 18h, le village Tifrit n’Ath Oumalek, a vibré au son d’un événement mémorable. Organisée par l’association culturelle Assirem, cette fête annuelle a transformé l’école primaire en une scène vivante.
Le village Tifrit n’Ath Oumalek, situé au pied de l’Akfadou dans la commune d’Idjeur, est célèbre sous la protection du vénéré saint Sidi Mhand Oumalek. C’est un haut lieu de savoir spirituel qui attire chaque année des milliers de pèlerins.
Une célébration au cœur du village, loin des grandes salles de spectacle impersonnelles, l’événement a pris toute sa dimension au cœur de la communauté.
Le choix de l’école primaire comme lieu de fête est particulièrement symbolique. Cet espace qui voit grandir la jeunesse du village Tifrit n’Ath Oumalek est devenu, le temps d’une soirée, un véritable lieu de célébration où les générations se sont mélangées. Ce rassemblement a renforcé le sentiment d’unité et d’appartenance, rappelant à tous que les plus grands moments de partage se vivent souvent chez soi, dans l’intimité d’une communauté soudée.
Une jeunesse à l’honneur
La soirée a débuté sur une note d’émotion et de fierté. Avant que les instruments ne résonnent, une cérémonie a été dédiée à la reconnaissance des jeunes du village. Les lauréats du Certificat d’enseignement primaire, du Brevet d’enseignement moyen et du baccalauréat ont défilé sur la scène, les visages rayonnants de succès.
Leurs efforts et leur persévérance ont été salués par la remise de cadeaux, un geste qui symbolise l’engagement de la communauté envers l’éducation et l’avenir de ses jeunes. Cette tradition, qui met en lumière l’excellence académique, témoigne de l’importance que le village accorde au savoir.
En célébrant la réussite de sa jeunesse, le village Tifrit n’Ath Oumalek rend hommage au chemin parcouru par ces élèves et investit dans son propre avenir. Ce moment fort a symbolisé l’espoir et a renforcé le sentiment de communauté, rappelant que chaque succès individuel est aussi une victoire collective.
Un concert qui a donné le ton de la fête
Un air de fête pour clôturer la cérémonie. Une fois la remise des prix aux lauréats terminée, le silence empreint de fierté et d’émotion a fait place à une tout autre atmosphère. L’énergie de la musique a pris le relais, transformant la solennité de l’instant en une ambiance festive et chaleureuse.
Les instruments se sont accordés et les premières notes ont retenti, invitant le public à se laisser emporter par une vague de musique et de bonne humeur. L’air s’est rempli de mélodies joyeuses, et c’était le signal tant attendu pour débuter la célébration musicale. Le concert promettait d’être aussi mémorable que la cérémonie de remise des prix qui venait de s’achever, faisant de la soirée un moment inoubliable pour toute la communauté.
Un grand concert a pris le relais, transportant le public dans une véritable célébration de la richesse culturelle kabyle. La scène, qui quelques instants plus tôt avait accueilli les jeunes diplômés, s’est transformée en un théâtre de sons et de lumière. Sous les projecteurs, les artistes ont donné vie à des mélodies qui ont transcendé le simple divertissement pour devenir un hommage vibrant au patrimoine musical de la région.
Une fresque musicale sur scène
Des artistes de renom se sont relayés sur scène, captivant le public avec un concert inoubliable, où chaque prestation apportait sa propre couleur, son énergie, et son émotion. Le spectacle, vibrant et généreux, s’est construit comme une mosaïque sonore, chaque artiste y déposant sa pierre précieuse.
Les voix puissantes et expressives de Kaci Abderrahmane, Hacène Ahrès, Ali Meziane, Karim Khelfaoui, Youcef Hadj Saïd et Amar Moukrane ont résonné avec intensité, se mêlant et se répondant dans une harmonie saisissante. Leur complicité artistique transparaissait dans chaque note, chaque regard échangé, chaque silence partagé. Ensemble, ils ont offert un répertoire à la fois riche et varié, mêlant classiques revisités, créations originales et clins d’œil aux traditions musicales qui les inspirent.
L’enfant du pays, Mouhoun Nacer, a également participé. Le chanteur natif du village a interprété quelques chansons, ajoutant une touche personnelle et pleine de bonheur à la fête qui battait son plein.
Loin de se limiter à un style unique, ces artistes ont su créer une véritable fresque sonore. Leur musique, tantôt empreinte de mélancolie, tantôt rythmée et entraînante, a transporté le public. Chacun a révélé son propre style et sa sensibilité, créant une ambiance qui a captivé l’audience du début à la fin. Ce concert n’a pas seulement été une série de chansons, mais une célébration de la diversité et de la profondeur de la musique kabyle.
Ces artistes, fiers de leur héritage, ont brillamment fait le pont entre les mélodies ancestrales et des sonorités plus actuelles, prouvant que la musique kabyle peut se réinventer tout en restant fidèle à ses racines. Le public a ainsi pu voyager entre les différentes facettes de ce patrimoine musical : des chansons intemporelles aux mélodies traditionnelles chargées d’histoire, en passant par des titres plus engagés qui font écho aux préoccupations de la société. Leurs chansons, qu’elles soient pleines d’engagement ou chargées d’émotion, ont su toucher le cœur de l’audience.
Une culture vibrante et vivante
L’énergie des musiciens a rapidement transformé le public en une foule dansante et chantante. Cet élan collectif a prouvé une fois de plus la vitalité et la force de la culture kabyle, qui se transmet de génération en génération. Ce concert, bien plus qu’une simple représentation artistique, a été un moment de pur partage intergénérationnel. Les plus anciens ont revécu les mélodies de leur jeunesse, tandis que les plus jeunes ont découvert un répertoire riche et chargé de sens. Cet échange a renforcé les liens entre les différentes générations, faisant du concert une célébration de la mémoire collective et de l’avenir du village.
Le rassemblement a mis en lumière l’identité unique de ce « haut lieu du savoir spirituel », où la culture et l’éducation se rejoignent pour tisser des liens forts et durables entre tous les habitants. La musique et la fête ont créé un espace où la mémoire collective s’est perpétuée et où les nouvelles générations ont pu s’approprier leur héritage. Ce fut une véritable célébration du savoir, de la transmission et de la fraternité, renforçant le sentiment d’appartenance et assurant la pérennité de l’esprit du village.
Brahim Saci