À Tizi Ouzou, la sélection algérienne a souffert, mais elle a fini par l’emporter. Dans une ambiance électrique, les Fennecs se sont imposés face aux Zèbres du Botswana (3-1), ce jeudi 4 septembre 2025, lors de la 7ᵉ journée des éliminatoires du Mondial 2026 en zone Afrique.
Un succès arraché dans la douleur, mais ô combien précieux, qui rapproche encore un peu plus les Verts du rêve américain.
Les nombreux supporters du stade Hocine Aït Ahmed pensaient que la partie ne serait qu’une bouchée de pain et qu’ils assisteraient à un festival offensif lorsque Mohamed Amoura, la nouvelle force de frappe des Fennecs, surgissait au premier poteau avec une détente impressionnante pour placer une tête imparable à la suite d’un centre contré de Ramy Bensebaïni (1-0, 33e). C’était déjà son septième but en cinq rencontres, lui qui s’était offert un doublé lors du match aller.
Mais la joie fut de courte durée. L’impensable se produisit : sur un coup franc mal négocié par la défense, Tebogo Kopelang profita de la passivité déconcertante des Algériens pour égaliser de près (1-1). Alexis Guendouz, resté figé sur l’action, se rachetait juste avant la pause en détournant une frappe tendue sur son poteau droit (45e+8), à deux doigts de faire mouche. La fin de cette première période, hachée et prolongée par de longues minutes de confusion après une altercation et des jets de bouteilles, plongeait les Fennecs dans le doute et la frustration. Les deux équipes regagnaient les vestiaires sur un score de parité (1-1).
Le tournant : l’entrée de Bounedjah
Dès la reprise, les Algériens plongeaient dans le doute et se faisaient peur, malgré un moment de flottement dans la surface botswanaise : Kopelang, encore lui, voyait sa tête heurter la transversale… de son propre camp. Mais les Verts, brouillons et sans inspiration offensive, ne parvenaient pas à en tirer profit. Riyad Mahrez restait invisible, tandis qu’Amine Gouiri multipliait les tentatives infructueuses. Même Houssem Aouar, en meneur de jeu, manquait cruellement d’altruisme et de justesse. Constatant cette impuissance, Petkovic décidait alors d’opérer des changements en lançant son trio offensif : Benrahma, Belaïli et Baghdad Bounedjah, à l’heure de jeu.
Le choix allait tout changer. Sur un centre à ras de terre du virevoltant Amoura, mal négocié par le gardien Phoko et une défense botswanaise en panique, Bounedjah, en renard des surfaces, surgissait pour pousser le ballon au fond des filets (2-1, 71e). Le stade Hocine Aït Ahmed explosait de joie, faisant vibrer la majestueuse montagne de Lalla Khedidja, comme une délivrance. Et dans les ultimes secondes, l’enfant d’El Bahia récidivait : après avoir récupéré le ballon dans la zone défensive adverse, il décochait une frappe surpuissante sous la barre (3-1, 90e+7), qui achevait les Zèbres et transformait la soirée en apothéose.
Un succès laborieux, précieux… mais des ajustements
Si le score final paraît flatteur, l’Algérie a longtemps tremblé face à une formation volontaire mais limitée techniquement. Les Fennecs ont manqué de rythme et de précision, se reposant sur les fulgurances individuelles d’Amoura et l’instinct de buteur de Bounedjah.
Au classement, l’Algérie consolide sa première place dans le groupe G et voit se rapprocher un peu plus le billet tant espéré pour le Mondial 2026 aux États-Unis, au Canada et au Mexique. Mais ce succès au forceps rappelle que rien n’est acquis et qu’il faudra élever le niveau pour confirmer cette dynamique.
Vladimir Petkovic, lui, a désormais des ajustements à opérer : un gardien qui n’inspire guère confiance, une charnière centrale loin d’être rassurante, et un milieu de terrain encore trop inconstant, alternant le bon et le moins bon, peinant à trouver ses repères. L’opinion sportive nationale, tout comme de nombreux observateurs du ballon rond, s’accordent à dire que des choix forts et courageux s’imposent désormais au sélectionneur helvético-bosnien.
Hamid Banoune
