Attendue au tournant, l’Algérie n’a pas déçu. Maîtres du tempo dès l’entame, les Fennecs ont rapidement pris le contrôle de la rencontre, imposant leur intensité, leur maîtrise collective et leur justesse technique. Cette domination s’est traduite presque immédiatement par l’ouverture du score, le but le plus rapide de la CAN 2025, symbole d’une entrée en matière maîtrisée et libératrice.
Fruit d’une action collective d’école, telle qu’on l’enseigne dans les académies de formation, cette réalisation a immédiatement donné le ton face à un Soudan regroupé mais rapidement débordé, contraint de subir avant l’accélération algérienne.
À l’origine de cette action lumineuse, Baghdad Bounedjah, auteur d’une passe en profondeur millimétrée pour Mohamed Amoura. L’attaquant accélère, fixe la défense puis délivre un retrait subtil de l’extérieur du pied pour l’infatigable Hicham Boudaoui, dont la talonnade inspirée trouve le capitaine Riyad Mahrez. Le gaucher algérien ne tremble pas et ouvre le score d’une frappe imparable du pied gauche.
Une première période frustrante malgré la supériorité
Portés par cette ouverture précoce de score, les Verts auraient pu rapidement faire le break. Mais un manque de concentration et de justesse dans le dernier geste les empêche de doubler la mise en première période, et ce, malgré l’expulsion du défenseur soudanais Salaheldin Adil à la 39e minute.
Le Soudan, réduit à dix, ne renonce pas pour autant. Profitant de transitions rapides, les Soudanais frôlent même l’égalisation. Il faut alors toute la vigilance et la sérénité de Luca Zidane, impeccable sur sa ligne, pour préserver l’avantage algérien, sous les yeux de sa famille et de son père, Zinedine Zidane, légende mondiale du football.
Les doutes dissipés, la maîtrise retrouvée
Malgré l’avantage numérique et le contrôle global du match, le public algérien reste sur ses gardes. Le souvenir amer des désillusions des deux précédentes éditions et le « syndrome du premier match » planent encore dans les tribunes comme derrière les écrans, où des millions d’Algériens suivent la rencontre, maintenant une tension palpable.
Il faudra attendre la 60e minute pour voir ces doutes définitivement balayés. Riyad Mahrez s’offre alors un doublé et libère totalement son équipe. Le Soudan, courageux mais dépassé, cède peu à peu. À la 85e minute, le nouveau visage des Fennecs, Ibrahim Maza, annoncé comme le futur patron du milieu de terrain, scelle le sort de la rencontre d’un troisième but, augurant de lendemains prometteurs pour El Khadra.
L’entrée en jeu d’Adil Boulbina, l’une des surprises du sélectionneur Vladimir Petkovic dans cette CAN, aurait même pu alourdir l’addition sans la vigilance du gardien soudanais Monged Abuzaid.
Un groupe E déjà sous tension
Avec ce large succès, les Renards du désert franchissent l’écueil avec autorité, malgré quelques imperfections que le sélectionneur reconnaît lui-même en conférence de presse. Mais un message est passé : l’Algérie, annoncée comme un outsider discret, n’est pas venue pour faire de la figuration. Comme l’a affirmé le capitaine Mahrez, l’objectif est clair : viser quelque chose de grand.
Dans l’autre rencontre du groupe E, le Burkina Faso a lui aussi réussi son entrée en matière en s’imposant au forceps face à la Guinée équatoriale (2-1). Dans une rencontre engagée et longtemps indécise, les Étalons ont fait parler leur réalisme pour convertir leurs temps forts, tout en résistant aux velléités adverses.
Disciplinée et accrocheuse, la Nzalang Nacional, qui a eu le luxe d’ouvrir le score à la 85e minute, n’a jamais fermé le jeu, mais a fini par céder face à l’efficacité burkinabè dans les ultimes instants du temps additionnel, sur des réalisations de Minoungou (90e+5) et Tapsoba (90e+8).
Ces deux victoires placent ainsi l’Algérie, avec une meilleure différence de buts, et le Burkina Faso en tête du groupe E, et annoncent un choc à venir décisif pour la première place. Un test grandeur nature attend désormais les Verts face à une formation burkinabè solide sur tous les compartiments du jeu.
Hamid Banoune


