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Bagnolet : affaire du meurtre de Mina et la traduction kabyle-français

Mina, 71 ans, a été retrouvée morte dans son appartement de Bagnolet, tuée à coups de marteau. L’enquête a rapidement conduit à l’arrestation d’Azdine D., 48 ans, Algérien sans domicile fixe, aujourd’hui incarcéré mais qui nie toute implication. Une phrase prononcée en kabyle aurait été mal traduite, transformant une prière en un prétendu aveu. Le point sur l’enquête.

Tout commence le 18 août 2025, lorsque Bagnolet s’est réveillée sous le choc. Mina, 71 ans, a été retrouvée morte dans son appartement, frappée à coups de marteau. Dans son quartier, cette septuagénaire était connue pour sa générosité : elle ouvrait sa porte aux plus vulnérables, souvent des sans-papiers en quête d’un toit. Une solidarité qui, tragiquement, l’a peut-être exposée au pire.

Le suspect idéal ?

Très vite, les enquêteurs arrêtent Azdine D., 48 ans, Algérien sans domicile fixe. En moins de vingt-quatre heures, il a été interpellé, présenté au juge d’instruction, mis en examen pour homicide volontaire et placé en détention provisoire.

Les indices semblent accablants : Son téléphone borne dans l’appartement au moment des faits ; une chaussure tachée du sang de Mina est retrouvée chez lui ; il utilise la carte bancaire de la victime le lendemain pour acheter des pâtisseries.

Le scénario paraît limpide : un homme en difficulté, une femme vulnérable, un crime sordide. Azdine D. est alors arrêté et incarcéré. Mais l’histoire se complique.

La lettre qui change tout

Depuis sa cellule, Azdine D. nie les faits et clame son innocence. C’est alors qu’il décide d’écrire à la juge d’instruction de Bobigny. Il désigne quatre autres personnes comme suspects potentiels. Une stratégie de défense classique ? Peut-être. Mais un détail linguistique va semer le doute.

En effet, selon le site Algérie360, un détail linguistique pourrait avoir pesé lourdement lors de son incarcération : Azdine D. aurait dit, en kabyle : « Que Dieu veille sur son âme ». La traductrice judiciaire, elle, aurait rendu : « Je demande pardon à Dieu ». La nuance est capitale. La première est une prière, la seconde un aveu implicite, rapporte la même source. En quelques mots, la justice pourrait avoir basculé dans l’interprétation.

Selon la même source, le cousin du suspect soutient son innocence et accuse d’autres hommes présents chez Mina. L’ADN retrouvé sur le marteau, arme du crime, sera décisif. Mais déjà, l’affaire interroge : combien de procès reposent sur des traductions approximatives ?

L’affaire toujours en instruction

C’est ce que semble plaider la défense qui insiste sur l’erreur de traduction et sur la présence d’autres suspects. Les juges devront arbitrer entre un faisceau d’indices et la possibilité d’une erreur judiciaire.

L’affaire de l’assassinat de Mina à Bagnolet est encore loin d’avoir livré toutes ses vérités. Toujours en instruction, elle repose sur un équilibre fragile entre des preuves matérielles accablantes et des zones d’ombre nourries par une traduction contestée et des accusations croisées.

Si l’ADN sur le marteau devait confirmer ou infirmer l’implication du suspect, l’enquête pourrait prendre une tout autre tournure. En attendant, Azdine D. demeure incarcéré, présumé innocent jusqu’à son procès, et la justice doit trancher entre certitudes et doutes linguistiques.

Synthèse Samira B. Briki

Présomption d’innocence
Cette affaire est toujours en cours d’instruction. Conformément à l’article 9-1 du Code civil, toute personne mise en examen ou suspectée est présumée innocente jusqu’à ce que sa culpabilité soit établie par une décision de justice définitive. Les éléments rapportés dans cet article proviennent de sources publiques et ne sauraient être interprétés comme une affirmation de culpabilité ou d’innocence.

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