« Attraper le ciel » n’est pas un simple cliché, c’est un geste poétique ; Marie Andreasz transforme un paysage crépusculaire, travaillé par le flou et le mouvement, en une puissante méditation sur l’éphémère. L’œuvre défie l’œil en cherchant à rendre visible l’inaccessible et en nous offrant une vision teintée de sublime.
L’image intitulée « Attraper le ciel » de Marie Andreasz s’affranchit des limites de la simple captation photographique pour s’élever au rang d’une véritable peinture de sensations. Loin d’être un défaut, le flou maîtrisé devient l’instrument d’une stratégie esthétique puissante, conférant à la scène une qualité à la fois onirique et dynamique qui traduit la vitesse et la fuite du temps. La palette chromatique intensifie cette émotion : elle est tendue entre l’azur pâle qui persiste à l’horizon et le noir lourd des nuages du crépuscule, créant un duel visuel qui ancre l’image dans l’instant fragile de la bascule entre le jour et la nuit. C’est dans ce décor énigmatique que l’artiste saisit l’instant où le regard cherche désespérément à retenir l’éphémère. Les silhouettes étirées des arbres, telles des vecteurs d’élan, tendent leurs branches vers ce ciel fuyant, faisant de l’œuvre une puissante métaphore du désir humain de toucher l’inaccessible. L’œuvre, enfin, nous invite à une contemplation profonde, où la beauté de l’immensité est teintée à la fois de sublime et de mélancolie.
« Attraper le ciel » de Marie Andreasz est une photographie est sublime : on dirait une toile peinte, tant les nuances et les mouvements semblent jaillir d’un pinceau invisible. Le flou donne à l’image une douceur presque onirique, comme si le ciel lui-même se laissait caresser par la lumière. On y sent à la fois le passage du temps et l’émotion d’un regard qui cherche à retenir l’éphémère. C’est une œuvre qui touche, parce qu’elle dépasse la simple image pour devenir une véritable peinture de sensations. Dans cette photographie à la fois énigmatique et émouvante, Marie Andreasz nous invite à lever les yeux vers l’infini. À travers un paysage traversé par le mouvement et la lumière.
« Attraper le ciel » capte l’instant fragile où le regard tente de retenir le passage du temps. Cette œuvre, entre rêve et réalité, explore la poésie du geste photographique et la quête d’un horizon toujours hors d’atteinte. L’instant saisit à la fois fugace et profond, où le regard semble vouloir retenir ce qui, par essence, lui échappe. L’image, légèrement floue, paraît avoir été prise en mouvement, comme depuis une voiture, et cette imprécision devient la marque d’un élan, d’une tentative d’attraper quelque chose d’insaisissable. Le ciel, vaste et mouvant, domine la composition.
Il s’impose comme une présence à la fois lointaine et proche, teintée de bleu pâle et de nuages sombres qui se fondent dans la lumière du crépuscule. L’image joue alors sur une tension chromatique fascinante. Au sommet, les nuages gris-noir, étirés par le mouvement, créent une lourdeur et une menace presque dramatique, contrastant violemment avec la bande d’azur plus clair, presque verdâtre, qui tranche à l’horizon. Ce duel entre l’obscurité dynamique et la faible clarté crée une profondeur émotionnelle et ancre la scène dans le moment précis de la fin du jour. En bas, la ligne de terre, réduite à un aplat noir, accentue l’immensité du ciel, confinant le monde terrestre à une simple fondation. En dessous, des arbres élancés, à peine nets, tendent leurs branches vers le haut, comme s’ils cherchaient, eux aussi, à atteindre ce ciel qui se dérobe. La dynamique verticale est essentielle ici.
Ces silhouettes d’arbres, surtout celle de gauche, étirée et presque fantomatique par le flou, agissent comme des vecteurs du regard, des flèches sombres pointant vers l’inaccessible. Ils incarnent la frontière fragile entre le monde connu et l’infini céleste. L’arbre central, isolé et plus net, semble être un point d’ancrage méditatif dans le chaos du mouvement, une figure solitaire face à la majesté du ciel. Le flou, loin d’être une maladresse, donne à la photographie toute sa poésie. Il traduit la vibration du moment, la vitesse, le passage, la fragilité du regard qui tente de retenir la beauté d’un instant avant qu’il ne s’efface. L’image ne cherche pas à figer le réel, mais à évoquer une sensation : celle de l’éphémère, du désir de s’élever, de toucher du bout des doigts l’immensité. La lumière douce, à la limite du jour et de la nuit, ajoute à cette impression de bascule entre deux mondes, entre la terre et le ciel, entre la présence et l’absence.
À travers cette photographie, Marie Andreasz semble interroger la tension entre le visible et l’inaccessible, entre le mouvement et la contemplation. Il y a dans cette image une sensation de sublime, ce mélange d’émerveillement et d’une légère inquiétude face à l’immensité et à la puissance de la nature. La violence maîtrisée des nuages brossés et le flou des bords créent une atmosphère de rêverie agitée, invitant non seulement à la contemplation, mais à une forme de mélancolie active. L’artiste ne fige pas l’instant, elle en capture l’énergie de fuite, transformant l’acte de « voir » en un effort, une quête spirituelle ou poétique. « Attraper le ciel » n’est pas seulement le titre, mais l’attitude même du photographe face au monde : un geste poétique, un élan vers ce qui ne peut être possédé mais seulement ressenti.
C’est une image qui parle du passage, de la fuite du temps et de la beauté fragile des instants que l’on ne peut qu’effleurer. « Attraper le ciel » de Marie Andreasz est une photographie qui dépasse la simple représentation du paysage pour devenir une véritable métaphore du désir humain de saisir l’inaccessible. Par le flou, la lumière et le mouvement, l’artiste transforme un instant ordinaire en expérience poétique, où le regard oscille entre la réalité et le rêve. Cette image, à la fois fragile et vibrante, nous rappelle que la beauté se trouve souvent dans ce qui échappe, dans le geste même de vouloir retenir ce qui passe, un ciel, un souffle, un moment suspendu.
Brahim Saci
Marie Andreasz, Exposition Photographies : « Quand l’éphémère rejoint l’éternité ». Du 3 au 14 novembre 2025, à Blanville, Mas de Boudet, Saint-Pargoire 34230, tous les jours de 15h à 20h, sauf les week-ends.

