À Alger, une nouvelle page artistique s’ouvre avec l’inauguration de NECT’ART, la galerie fondée par l’artiste peintre et photographe Rachid Nacib. Pensé comme un lieu de lumière et de création, l’espace accueillera dès le 6 décembre 2025 une sélection d’artistes algériens aux univers singuliers. Entre peinture, photographie et exploration contemporaine, ce vernissage marque l’émergence d’un nouvel élan culturel au cœur de la capitale. Il s’agit d’un moment charnière qui témoigne du besoin croissant, à Alger, d’espaces où l’art puisse s’épanouir en dehors des cadres institutionnels traditionnels.
La scène artistique algéroise s’apprête à vivre un moment fort avec l’ouverture de la nouvelle galerie d’art NECT’ART, un espace imaginé, conçu et fondé par l’artiste peintre et photographe Rachid Nacib, qui concrétise ici un projet longuement mûri. Plus qu’un simple lieu d’exposition, NECT’ART se présente comme un véritable foyer de création, pensé pour offrir aux artistes un terrain d’expression libre, et au public un cadre intimiste où approcher l’art dans toute sa vitalité. Le vernissage inaugural, prévu le 6 décembre 2025 à partir de 15h00 au 38 rue Ahmed-Chérifi à Kouba, marquera le lancement d’une première exposition collective qui se prolongera jusqu’au 10 janvier 2026, donnant ainsi au public le temps d’explorer la richesse des œuvres présentées.
Placé sous le signe de « L’art comme acte », l’événement se veut un manifeste : celui d’un art vivant, engagé, qui prend forme dans la rencontre entre les créateurs. Il invite à découvrir une nouvelle lumière, née du dialogue entre les artistes, de la diversité de leurs regards et de la volonté partagée de célébrer la création contemporaine dans ce qu’elle a de plus vibrant et authentique.
Cette première édition s’annonce ainsi comme une véritable déclaration d’intention, une promesse d’ouvrir un espace où les démarches artistiques pourront se déployer sans contrainte.
Rachid Nacib, dont le parcours s’est construit entre peinture et photographie, s’est imposé au fil des années comme un créateur profondément sensible, animé par une attention rare aux matières, aux textures et aux atmosphères. Son regard capte les traces fugitives que le monde laisse à la surface des choses : une lumière qui glisse, un geste qui s’interrompt, un silence qui s’imprime. Dans son travail, l’abstraction et la réalité ne s’opposent jamais ; elles se cherchent, se frôlent, se superposent. L’instantané photographique devient un prétexte à saisir une émotion brute, tandis que la gestuelle picturale lui permet de réinventer cet instant, de lui donner une résonance intérieure. Cette double pratique nourrit une œuvre où l’œil et la main dialoguent en permanence, dans un va-et-vient organique qui confère à son univers une profondeur singulière. Sa démarche, toujours en mouvement, témoigne d’une quête constante de sincérité artistique, où chaque œuvre s’apparente à une tentative de révéler ce qui, d’ordinaire, échappe au regard.
En ouvrant sa propre galerie, Rachid Nacib donne forme à une vision qu’il porte depuis longtemps : celle d’un lieu indépendant, chaleureux, mais aussi exigeant, conçu pour hisser la création au rang d’expérience partagée. NECT’ART n’est pas seulement son espace : c’est un terrain ouvert où les artistes algériens peuvent se rencontrer, travailler, confronter leurs idées, expérimenter des formes nouvelles et dialoguer librement avec le public. En initiant ce projet, il affirme sa volonté de soutenir la scène artistique locale, de créer un pont entre créateurs et amateurs d’art, et de contribuer à faire émerger une dynamique culturelle plus forte, plus visible et plus vivante au cœur d’Alger. Ce choix d’indépendance est révélateur d’une volonté de renouveler les pratiques, de permettre aux artistes de sortir des circuits habituels et d’inscrire leur travail dans une relation directe avec le public.
Pour ce premier rendez-vous, il réunit une véritable constellation d’artistes, dont chacun porte une voix singulière et apporte à l’exposition une couleur essentielle. Karim Sergoua, figure incontournable de la scène contemporaine algérienne, poursuit ici son exploration d’un langage pictural vibrant, habité par une énergie gestuelle brute qui fait surgir des compositions d’une intensité remarquable. À ses côtés, Moussa Bourdine propose une œuvre profondément ancrée dans la mémoire et le territoire ; ses toiles sont traversées par des strates de souvenirs, de paysages et de récits qui s’enchevêtrent pour donner vie à des compositions puissantes, presque telluriques.
Adlane Samet inscrit quant à lui son travail dans une recherche constante autour des formes et des espaces : il crée des dialogues visuels où la profondeur et le rythme des couleurs construisent une architecture sensible, parfois silencieuse, toujours réfléchie. Rachid Djemai offre un univers plus contemplatif, empreint d’une poésie visuelle qui transforme chaque toile en un moment suspendu, comme un souffle discret qui résiste au tumulte du monde. Salah Malek, de son côté, compose avec une palette subtile, s’aventurant dans les nuances les plus fines pour interroger la relation intime entre lumière et silence ; ses œuvres dégagent une présence délicate, presque méditative.
Enfin, Mustapha Nedjai se distingue par une peinture incarnée, charnelle, où la matière devient récit. Chez lui, chaque trace, chaque empreinte porte une charge émotionnelle forte, comme si la surface picturale témoignait d’une histoire intérieure qui ne demande qu’à être lue. Ensemble, ces artistes composent une mosaïque de sensibilités et d’approches qui donne à l’exposition inaugurale de NECT’ART une profondeur et une diversité à la hauteur de l’ambition de ce nouveau lieu. Leur réunion témoigne d’une volonté de représenter, dès l’ouverture, les multiples visages de la création algérienne contemporaine.
Avec Mustapha Boucetta, l’expression s’oriente vers un registre plus onirique, presque musical, où les formes semblent flotter et se répondre comme des notes dans une partition silencieuse. Ses œuvres ouvrent des espaces intérieurs, des paysages imaginaires où la couleur devient langage sensible et émotionnel. Amar Briki, quant à lui, aborde la création sous l’angle de la rigueur et de l’équilibre : ses compositions, souvent construites avec une grande précision, jouent sur la tension entre structure et liberté, offrant au regard une harmonie instinctive, née d’un dialogue subtil entre lignes et volumes.
Slimane Ould Mohand explore les territoires de l’identité en les confrontant à l’abstraction. Son travail interroge ce qui se révèle et ce qui se dissimule, ce que la couleur peut dire du soi, et ce que la forme peut suggérer de l’autre. À l’inverse, Zoubir Hellal s’illustre par une peinture vive, spontanée, animée d’élans qui capturent l’instant créatif dans sa pureté, comme si chaque geste portait l’impulsion immédiate de l’émotion. L’œuvre de Hachemi Ameur se situe à la croisée des mondes : il fait dialoguer tradition et modernité, s’appuyant sur des répertoires culturels profondément ancrés tout en les réinterprétant à travers une sensibilité contemporaine, ce qui confère à ses toiles une dimension à la fois structurée et vibrante.
Rachid Nacib présentera également ses propres travaux dans cette exposition inaugurale, offrant un regard personnel façonné par des années d’observation du réel, d’introspection et de recherche esthétique. Ses œuvres, où peinture et photographie se nourrissent mutuellement, reflètent une quête de sens, de lumière et d’équilibre.
Enfin, l’artiste photographe Radja Ouslimane viendra compléter la constellation exposée. À travers son objectif, l’instant capturé devient un prétexte pour révéler l’humain sous toutes ses formes : ses fragilités, ses forces, ses histoires multiples. Ses images, d’une grande sensibilité, apportent à l’ensemble une respiration visuelle qui enrichit encore le dialogue entre les disciplines réunies à NECT’ART. Par sa présence, l’exposition s’ouvre à une dimension documentaire et émotionnelle qui complète harmonieusement les démarches picturales présentées.
La naissance d’une nouvelle galerie d’art à Alger constitue un événement particulièrement significatif dans un contexte culturel où les espaces dédiés à la création demeurent rares et donc d’autant plus précieux. Dans une ville où les artistes cherchent encore des lieux pour montrer, partager et confronter leurs œuvres, l’ouverture d’un espace comme NECT’ART apparaît comme un véritable acte d’engagement. La galerie se présente non seulement comme un écrin pour la création contemporaine, mais aussi comme un signe fort adressé à la scène artistique algérienne : celui d’une volonté de bâtir, de soutenir et de valoriser un écosystème créatif en pleine évolution. Elle répond à un besoin urgent de structures dynamiques capables d’offrir continuité, visibilité et soutien aux artistes, tout en favorisant l’accès du public à l’art.
NECT’ART se distingue ainsi par son ambition d’être un lieu ouvert, accessible, vivant, où les artistes, confirmés comme émergents, peuvent trouver un terrain fertile pour continuer à explorer leurs univers. En réunissant peintres, photographes et créateurs aux esthétiques variées, la galerie encourage la diversité des regards, multiplie les dialogues et stimule la curiosité du public. Elle devient un espace où la rencontre se fait naturellement, où le spectateur n’est pas seulement invité à contempler, mais à entrer dans un échange sensible avec les œuvres et ceux qui les façonnent. C’est dans cette interaction que réside l’une des forces de NECT’ART : celle de faire de l’art un espace d’échange et non de distance.
L’existence d’une telle galerie contribue directement à la vitalité culturelle d’Alger. Elle renforce la dynamique déjà présente dans certains quartiers de la capitale, participe à créer de nouveaux parcours artistiques et offre une alternative à des structures institutionnelles parfois insuffisantes. Par son indépendance, elle ouvre la voie à une plus grande liberté de création, et par son ancrage local, elle participe au rayonnement d’un art algérien encore trop souvent en quête de visibilité et de lieux d’expression. NECT’ART s’inscrit ainsi comme une respiration nouvelle, une impulsion qui pourrait, à terme, enrichir durablement le paysage artistique de la ville et encourager d’autres initiatives créatives. Sa présence pourrait même inspirer l’émergence d’un réseau d’espaces indépendants, contribuant à redessiner la cartographie culturelle d’Alger.
En inaugurant NECT’ART, Rachid Nacib ne se contente pas de couper un ruban symbolique : il ouvre véritablement une porte vers un champ de possibles encore inexplorés. À travers cet espace, il offre un lieu où la lumière des créateurs, cette énergie intime, presque sacrée, qu’il évoque si souvent, pourra non seulement naître, mais aussi se déployer, circuler librement et se partager avec un public avide de découvertes. Il inscrit ainsi la création dans un mouvement collectif qui dépasse l’exposition elle-même pour devenir un véritable projet culturel.
Ce vernissage prend ainsi la dimension d’un acte fondateur. Bien plus qu’un simple lancement, il marque l’émergence d’une aventure artistique collective, pensée comme un carrefour où se croisent talents confirmés, jeunes voix prometteuses et sensibilités diverses. NECT’ART s’affirme dès lors comme un moteur culturel, un espace vivant qui ambitionne d’accompagner les artistes, de stimuler le dialogue et de contribuer durablement à l’enrichissement du paysage culturel algérois. Il ouvre la voie à une dynamique nouvelle, où la création peut s’écrire au présent, en lien direct avec son territoire.
En somme, l’ouverture de NECT’ART sonne comme un engagement : celui de faire de la création un bien commun, à la fois accessible, exigeant et profondément ancré dans la dynamique culturelle de la capitale. Un engagement qui, s’il perdure, pourrait transformer NECT’ART en l’un des futurs pôles majeurs de la scène artistique algérienne.
Brahim Saci

